Les banques appelées à minimiser les risques sur l’expansion africaine (DEPE)
La récente étude publiée par la Direction des Etudes et des Prévisions Economiques du ministère marocain des finances, a admis l'existence d'un certain risque pour les banques commerciales du royaume, en situation d'expansion dans d'autres pays africains.
L'étude suggère que ces entités « fassent preuve de grande vigilance pour anticiper autant le durcissement des règles prudentielles avec l’entrée en vigueur de Bâle II et III que la recrudescence des pressions concurrentielles qui pourrait contribuer à comprimer » leurs marges bénéficiaires.
Mais en première analyse, ce rapport qui évalue le positionnement bancaire en Afrique à la fin 2017, retient le fait que ces banques, notamment Attijariwafa Bank, BMCE Bank of Africa et Banque Centrale Populaire, affichent dans la région, des indicateurs de rentabilité et de risque assez rassurants.
« La rentabilité de leurs fonds propres dépasse largement celle des banques précitées (occidentales et panafricaines), du fait principalement de la bonne maîtrise des charges d’exploitation. En outre, les banques marocaines disposent de taux de provisionnement élevés relayés par une meilleure gestion des risques », peut-on lire dans le rapport.
Cette opinion rassurante s'éloigne légèrement de celle présentée dans une récente note d'analyse de l'Agence de notation Fitch Ratings. Il y apparaît que le fait pour les champions de l'expansion bancaire marocaine d'évoluer dans des environnements à risque, faibles régulations ou régulations changeantes, constituait un facteur de risque non négligeable.
Une des banques les plus exposées selon le document de Fitch, serait Attijariwafa Bank, en raison de sa position dominante dans le capital de l'ensemble de ses filiales. Une dépréciation des monnaies de ces banques pourrait négativement impacter le bilan du fleuron de la finance marocaine.
Le projet d'acquisition par Banque Centrale Populaire de certaines filiales du groupe français BPCE, a aussi été accueilli avec réserve de la part de Moody's. L'agence de notation estime en effet, que le projet a une incidence négative sur le profil de risque du groupe marocain, car sa finalisation risque d'accroître des défis en rapport avec la qualité de ses actifs.
Rappelons que les banques sont désormais des acteurs majeurs de la finance africaine, notamment dans les sous-régions UEMOA et CEMAC. Toutefois, trois pays concentrent l'essentiel de cette expansion. Il s'agit de l’Egypte récemment conquis par Attijariwafa Bank, la Côte d'Ivoire et le Sénégal.
La rédaction
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