Entrepreneuriat : de nouveaux horizons aux porteurs de projets ( Zouhair Chorfi)
Le Programme intégré d’appui et de financement des entreprises permettra d’ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes diplômés et aux porteurs de projets, a souligné le secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Zouhair Chorfi.
Dans une interview à la MAP, M. Chorfi a relevé « qu’avant, la seule issue possible pour les jeunes marocains était le salariat, soit la fonction publique ou le secteur privé, en raison des difficultés d’accès au financement, mais aujourd’hui nous ouvrons une nouvelle possibilité à l’horizon pour que ces jeunes diplômés et porteurs de projets puissent devenir de petits entrepreneurs ».
Chorfi a souligné la volonté commune et la forte mobilisation des banques, de Bank Al-Maghrib et du ministère dans ce sens, ajoutant que « nous sommes arrivés à un produit qui, peut-être, l’un des meilleurs qui se pratiquent au niveau international ».
Le dispositif mis en place « n’a jamais été pratiqué et il a une bonne probabilité de réussite maintenant », a-t-il assuré, notant toutefois que « l’entrepreneuriat ne se décrète et qu’il faut former les jeunes » à l’entrepreneuriat.
« Nous n’avons pas ouvert des robinets pour tout le monde. La banque, qui a fait des efforts en termes de taux, gardera la main et continuera à analyser la rentabilité et la viabilité des projets présentés », a-t-il fait observer, ajoutant qu' « on ne va pas financer des projets alors qu’on sait qu’ils ne tiennent pas la route ! »
Chorfi a tenu aussi à dire que le nouveau programme se différencie par rapport à tout ce qui a été fait jusqu’à présent, en dressant à cet égard plusieurs points de « rupture ».
Le programme, qui intervient suite à des instructions du Roi Mohammed VI et Son Discours Fondateur du 11 octobre dernier, a plusieurs dimensions, a-t-il poursuivi, mettant l’accent tout d’abord sur le soutien public dont bénéficie le dispositif.
« Jusqu’à présent, l’activité de la Caisse centrale de garantie (CCG) ainsi que les autres intervenants publics portait sur des enveloppes de 400 à 500 millions de dirhams par an. Aujourd’hui, nous parlons d’une enveloppe de 8 MMDH étalée sur trois ans et donc nous passons annuellement à quelque 2,7 MMDH de ressources disponibles pour être affectées à des mécanismes de garantie, de cofinancement, de formation et d’encadrement », a-t-il noté.
« Nous sommes sur un multiple de cinq par rapport à ce que l’Etat marocain a fait jusqu’à présent. Pour la première fois, nous aurons de ressources en augmentation de 400 % et donc ça donne un nouveau champ du possible du point de vue du nombre de bénéficiaires et aussi du niveau de la garantie qui peut être donnée », a-t-il relevé.
La deuxième dimension, qui n’a jamais été réalisée par le passé réside, selon M. Chorfi, dans le fait que « de manière concomitante, la Banque centrale autorise un refinancement à un taux de 1,25 %, le Fonds Hassan II apporte 2 MMDH à un taux zéro et la CCG abandonne ses commissions ». « En général, dans tous les mécanismes mis en place jusqu’à présent, la CCG avait des commissions entre 0,5 % et 1,5 % », a-t-il rappelé.
Le troisième élément est que grâce aux 2,7 MMDH qui sont mobilisés, au refinancement auprès de BAM et à une prise en charge de la garantie jusqu’à 80 %, il est désormais possible d’avoir des taux de sortie des banques, sous l’impulsion de SM le Roi, avec un plafond de 2 % en milieu urbain et avec un plafond de 1,75 % en milieu rural.
« Aujourd’hui, nous sommes dans un pays où les jeunes entrepreneurs se financeront dans de meilleures conditions que le Trésor lui même qui se finance généralement entre 3 et 3,5 % », a-t-il souligné.
Le 4ème élément porte sur la question de l’accompagnement et l’encadrement qui est aussi importante au vu de la population cible du Programme. « Pour la première fois, nous allons l’organiser à travers la création en coordination notamment avec les CRI et les centres de formation, dans chaque région du Royaume d’un corps ou des associations qui auront cette capacité d’encadrer les entrepreneurs et les accompagner dans la phase de la création et même pour la suite. « Parce que créer un emploi c’est bien, le préserver c’est mieux », a-t-il lancé, avant de poursuivre qu’il faut créer des emplois et il faut aussi continuer à accompagner ces jeunes qui deviennent des entrepreneurs mais qui n’ont pas d’expériences ni suffisamment de recul, et l’accompagnement durant les premières années s’avère nécessaire.
Et de conclure avec le dernier élément qui, selon lui, n’a jamais été aussi pratiqué par le passé et qui est le suivi.
« Nous étions au début sur un suivi trimestriel, et ce qui était déjà une exception. SM le Roi a donné des instructions pour que ce suivi se fasse mensuellement et qu’il remonte au plus haut niveau », a-t-il souligné.
« Ce suivi mensuel nous permettra à travers les tableaux qui ont été élaborés d’avoir une connaissance très fine de ce qui va se passer sur le terrain », a-t-il expliqué », ajoutant que « nous suivrons région par région l’action de chaque banque, le type de projets qui ont été présentés, les secteurs d’activité, l’approche genre, les diplômés, l’informel ».
Ainsi « nous aurons cette connaissance qui permettra de partager les meilleures pratiques, d’aligner et même de corriger », a-t-il estimé.
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