La 6ème édition du Raid Sahraouiya « sera très discutée »!

La 6ème édition du Raid Sahraouiya « sera très discutée »!

Le challenge sportif solidaire au féminin "Sahraouiya", dont la sixième édition est prévue du 8 au 15 février courant à Dakhla, reste fidèle à la mission d'apporter du soutien à des actions et à des personnalités œuvrant pour la solidarité et la promotion de la femme, ont affirmé les organisateurs, mercredi soir à Casablanca.

Initiée sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, cette nouvelle édition s’inscrit dans "la continuité de la promotion des valeurs de solidarité" et œuvre pour "le rayonnement et la visibilité de cet événement à l’international, grâce à une participation qui ne cesse de croitre, avec des participantes des quatre coins du monde", a-t-on souligné au cours d’une conférence de presse.

Présentant les grandes lignes du programme de cette manifestation, Mme Laila Ouachi, présidente de l’Association "Lagon Dakhla", coorganisatrice de "Sahraouiya", a fait savoir qu’une centaine de femmes représentant plus de 50 associations de différentes nationalités ont répondu présentes "à l’appel de la nature de Dakhla", la perle des provinces du Sud du Royaume.

"Cette édition sera marquée par une forte participation de femmes constituant six équipes africaines et autant européennes outre les équipes marocaines", a-t-elle expliqué, faisant remarquer que parmi les participantes, figurent "des athlètes et des sportives confirmées, mais également des femmes qui prennent part à cette manifestation en signe de solidarité avec des associations de femmes".

Marraine de cœur de l’événement depuis la première édition, Mme Aicha Chenna, qui œuvre depuis plus de 30 ans à l’assistance et veille à l’intégration des mères célibataires à travers l’Association Solidarité féminine, s’est dite "heureuse" de voir le nombre des femmes, en provenance de plusieurs pays, croître au fil des éditions.

Pour sa part, Mme Latifa Cherif, présidente de l’Association "Les amis du Ruban Rose", qui vient en soutien aux femmes atteintes du cancer du sein, s’est attardée en particulier sur la participation d’équipes issues des rangs de cette association, précisant que 12 binômes, soit 24 femmes qui souffrent de cette maladie, prendront part à "Sahraouiya".

Poursuivant son ouverture sur l’Afrique, "Sahraouiya" s’affirme en tant qu’outil de la diplomatie sportive et solidaire, notamment à travers la participation d’équipes issues de pays africains, dans le cadre du partenariat initié avec l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI).

Ainsi, outre les équipes africaines en provenance du Cameroun, du Congo, du Ghana, du Rwanda, du Mali et du Sud Soudan, les organisateurs annoncent également la participation de binômes de France, de Suisse, du Panama et de Sainte Lucie.

S’inscrivant dans des valeurs de solidarité, de sport et de partage, cette épreuve contribue annuellement à la promotion du sport féminin dans les provinces du Sud, à travers le projet "Sport nature solidaire pour toutes" réalisé en partenariat avec la Fondation Phosboucraa.

Ce projet, organisé sous forme d’ateliers régionaux qui se déroulent respectivement à Dakhla, Laâyoune et Guelmim, a permis à 150 femmes issues des 3 régions du Sud du Maroc de bénéficier d’un programme de sensibilisation aux valeurs du sport, de citoyenneté, de nutrition, du bien-être, animé par un coach sportif professionnel.

La finale interrégionale de ce programme sportif et solidaire s’est tenue les 25 et 26 janvier 2019 à Dakhla, permettant ainsi la sélection des 5 meilleures équipes qui prendront part à la 6ème édition de l’événement sportif, féminin et solidaire "Sahraouiya 2020".

Aicha Chenna insiste sur l’éducation sexuelle des enfants

Marraine de cœur de l’événement depuis la première édition, Mme Aicha Chenna, présidente de l’Association Solidarité féminine tout juste sortie d’une crise de burnout qui l’a cloué au lit pendant 2 mois, a tenu malgré son état de santé encore fragile à être présente à la conférence de presse. Militante très engagée pour la cause des enfants et des femmes, elle est revenue sur les défis qui attendent le Maroc malgré quelques avancées sur les libertés.

« Le programme d’éducation sexuel doit être inscrit dans les programmes scolaires, dès le primaire les enfants de CM2 peuvent très bien comprendre, je suis bien placée pour savoir que les enfants comprennent et d’ailleurs dans le coran, il y a un verset coranique qui montre que les enfants apprennent à l’âge de 5 ans 6ans, sourate Iqraa, c’est un verset qui démontre la fonction du corps, notamment la rencontre des deux cellules qui vont faire un être humain. » Pour Mme Chenna, la méthode pédagogique est très importante et «  si on explique ça aux enfants, ils vont au moins comprendre ce qui leur arrive, deuxièmement  les filles, il y a eu un événement qui s’est passé au Maroc, mon corps, ma dignité ma liberté, moi je ne dirai pas comme ça, je dis oui, mon corps ma liberté mais avec un certain respect, mon corps n’est pas à vendre, mon corps ne peut pas être utilisé n’importe comment, nous faisons partis d’une société traditionnaliste malgré tout il ne faut pas voir les hommes cravatés comme ça, ils sont cravatés mais ils sont tous des Mohamed  ben Mohamed. »

A propos de codes et de la culture, elle précise qu’ « il y a pas autre chose que l’éducation à faire aux jeunes filles et aux jeunes gens, cassés les tabous, aidés si l’accident est arrivé et elle veut garder son enfant mais essayer de trouver le moyen de remettre en situation régulière cette fille  avec le papa biologique quoique aujourd’hui il faut être honnête, une fille peut chercher à faire reconnaitre l’enfant avec son père biologique parce qu’il ne va pas lui donner de pensions, tout ce qu’il va faire, c’est l’embêter, non tu ne voyages pas , non tu ne te marie pas, vous comprenez elle a le droit a beau coup de non.

Moi je lui dis élève ton enfant, s’il va être bien avec toi, tu vis avec lui mais si c’est pour te briser ta vie, tu élèves ton enfant, tu es une femme à part entière et l’enfant va grandir, il connaitra son père et voilà c’est tout et ça c’est quelque chose que nous devons faire.

Dans les pays Africains eux aussi sont concernés par les problèmes parce que eux aussi ont l’exclusion comme nous, maintenant les européens ça s’est passé chez eux en Mai 68 que le problème est résolu en France et dans les pays du Nord mais eux aussi ont obligés leurs filles a abandonné leurs bébé si elle est encore mineure, elle est obligé d’abandonné son bébé, analyse Mme Chenna.

A partir de Mai68, elle explique que les Européens ont acceptés que les jeunes vivent ensemble, ils sont allés trop loin, mais je ne souhaite pas que dans notre pays on va aussi loin dans les pays du Nord, nous avons une autre culture et le respect de la famille.

Mouhamet Ndiongue

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