Relance économique: Benchaâboun dévoile les grandes lignes

Relance économique: Benchaâboun dévoile les grandes lignes

es 120 milliards de dirhams (MMDH) qui seront injectés dans l’économie pour relancer le tissu productif national affecté par la crise sanitaire liée au Covid-19, iront principalement à l’investissement et aux crédits garantis par l’Etat, a annoncé, mardi à Rabat, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohammed Benchaâboun.

Lors d’une conférence de presse consacrée notamment à la répartition des 120 MMDH, annoncés par SM le Roi Mohammed VI dans le discours adressé à la Nation à l’occasion du 21ème anniversaire de la Fête du Trône, M. Benchaâboun a indiqué que 45 MMDH seront consacrés à l’investissement et 75 MMDH seront réservés à l’accès aux financements, garantis par l’Etat au profit de l’ensemble des entreprises marocaines y compris les TPE.

En marge du discours à la nation, le Roi Mohammed VI a estimé que « ce projet requiert une réforme rigoureuse des systèmes et programmes sociaux déjà en place, notamment à travers l’opérationnalisation du Registre social unifié (RSU). De fait, la généralisation de la couverture sociale doit devenir un levier essentiel d’insertion du secteur informel dans le tissu économique national ».

Dans ce sens, Benchaaboun a assuré que ce chantier démarrera en janvier 2021, ajoutant en outre qu’une grande catégorie de citoyens n’a pas de retraite et ne bénéficie d’aucune caisse. Ce chantier sera traité aux côtés de celui des indemnités de pertes d’emploi, a-t-il dit.

 « Début janvier 2022 on commencera la généralisation de la couverture sociale, sachant que le 1/3 des citoyens n’ont rien. On veut que l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) soit généralisée avec les mêmes conditions pour tous. Si quelqu’un veut rajouter un service spécifique ça reste un choix et peut en profiter auprès des sociétés d’assurances », a indiqué le ministre.

Pour ce qui est des personnes physiques exerçant une activité professionnelle relevant du régime du forfait, la loi de finance rectificative 2020 a prévu l’institution d’une contribution professionnelle unique (CPU) adaptée aux personnes physiques dont le revenu professionnel est déterminé selon le régime du bénéfice forfaitaire (BF).

Sur ce point, Benchaâboun a indiqué que « toutes les cotisations et tous les impôts de ces personnes physiques seront rassemblés dans une seule caisse qui leur offre tous les services sociaux ».

Pour ce qui est de la réforme du secteur public, le ministre a fait savoir qu’il y a un nombre important d’entreprises et établissements publics ont du mal a créer des emplois, mais dont une partie réalise des investissements importants à hauteur de 100 milliards de dirhams et contribuent à plus de 15% au PIB.

Cela dit, Benchaâboun a précisé qu’il y a un nombre d’établissements publics qui ont un caractère purement administratif, ne créent pas de richesse et vivent des aides de l’Etat. Ces aides atteignent les 36 milliards de dirhams par an, et des solutions concrètes doivent être trouvées pour gérer justement ces institutions.

Ce sont des structures qui font purement de l’administratif, et qui sont même des fois « dépassés»,  et dont il est possible de « se passer », a-t-il estimé.

Il s’agit là d’un chantier qui sera mis en œuvre à travers la création de l’Agence Nationale dont la mission consistera à assurer la gestion stratégique des participations de l’Etat et à suivre la performance des établissements publics.

Ainsi, des pôles homogènes seront crées, a expliqué le ministre, soulignant que chaque pôle s’occupera d’un secteur spécifique donnant l’exemple du secteur du transport et logistique et de l’ONCF et ADM qui seront rassemblés au sein d’un seul pôle.

« Le but de ces pôles est qu’ils auront leur propre compte et donc pourront aller vers des investissements avec des conditions favorables, ce qui permettra justement un investissement important. Il faut aussi développer une synergie entre les secteurs pour que la gestion soit stratégique et donne des résultats productifs », a-t-il dit.

Le ministre a, d’autre part, affirmé que des mesures seront prises dans le PLF 2021 pour le regroupement de certains EEP dont le maintien serait justifié, en vue d’atteindre les trois objectifs cités dans le discours royal.

MN

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