Le HCP précise la différenciation de la violence entre les femmes et les hommes
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a mis en exergue les principales différences quant aux manifestations de la violence pour les femmes et les hommes et les perceptions de ces derniers vis-à-vis de cette violence pour une meilleure appréhension du phénomène dans ses différents contextes et formes.
Selon le HCP, (94%) des violences conjugales subies par les hommes sont de forme psychologique
« Des différences importantes sont constatées, entre les formes de violence subies par les femmes et les hommes au sein de chaque espace de vie. Dans le cadre conjugal, si la violence subie par les hommes se manifeste surtout sous sa forme psychologique représentant 94%, celle à l’encontre des femmes se répartit sous différentes formes, (69% psychologique, 12% économique, 11% physique et 8% sexuelle) », précise le HCP, qui vient de publier une note sur la « Différenciation de la violence entre les femmes et les hommes et sa perception masculine ».
La violence psychologique qui occupe la première position dans tous les espaces de vie, représente, dans le contexte familial, près des trois quarts des violences subies, aussi bien par les femmes que par les hommes, fait savoir la même source, notant que la répartition des autres formes de violence est contrastée selon le sexe.
En effet, pour les femmes, la deuxième position dans ce contexte concerne la violence économique avec 17% (contre 6% pour les hommes), tandis que pour les hommes, cette position est attribuée à la violence physique avec 19% (contre 7% pour les femmes).
Pour les autres contextes de vie, la part de la violence sexuelle représente 21% des violences perpétrées à l’encontre des femmes dans les lieux du travail (contre 2% pour les hommes), 37% dans les établissements d’enseignement et de formation (contre 14% pour les hommes) et 42% dans les lieux publics (contre 8% pour les hommes).
L’analyse des perceptions des hommes vis-à-vis de la violence en général, révèle un décalage entre le vécu et le perçu des hommes quant au contexte de vie le plus violent et la forme de violence la plus répandue. En effet, si le contexte conjugal et la forme psychologique affichent les taux de prévalence les plus élevés, ce sont plutôt les lieux publics et la forme physique qui sont perçus comme les plus concernés par la violence.En outre, malgré la conscience masculine de la vulnérabilité des femmes à la violence, l’analyse des perceptions des hommes vis-à-vis des rôles sociaux et des rapports d’autorité au sein du couple reflète une persistance de la vision traditionnelle des rôles entre hommes et femmes au sein du couple. Cette persistance se reflète aussi par la reconnaissance au conjoint le droit de violenter et/ou de battre sa conjointe pour une quelconque faute et la considération de la violence conjugale comme étant une affaire propre du couple qu’il faut vivre en privée, surtout parmi les ruraux, les moins instruits et les anciennes générations. De telles perceptions masculines représentent un facteur de risque de victimisation majeur qui favoriserait la perpétration et la persistance de la violence à l’égard des femmes.
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