Transferts de fonds: Développer des modules d’éducation financière

Transferts de fonds: Développer des modules d’éducation financière

Des programmes d’éducation financière devraient être élaborés au Maroc pour fournir des informations sur les produits disponibles pour les transferts de fonds ainsi que leur tarification et fonctionnement, préconise une étude réalisée par Bank Al-Maghrib (BAM) et la Banque mondiale (BM).

Les besoins en information des populations ciblées relèvent de trois grands axes à savoir, les produits bancaires de base, les transactions électroniques et leurs conditions d’utilisation et les alternatives disponibles pour effectuer le transfert de fonds, explique cette étude, publiée mercredi sur le site de BAM et qui s’articule autour des résultats des groupes de discussions sur les transferts de fonds dans le cadre de l’initiative “Green-back Morocco” de la BM.

Ainsi, le premier axe porte sur l’information sur les produits bancaires de base disponibles, tels que le compte courant, le compte d’épargne, les cartes prépayées et les portefeuilles électroniques.

L’étude fait ressortir que des programmes d’éducation financière qui donnent des informations claires et pratiques sur les différents types de comptes financiers et cartes disponibles, leurs coûts ainsi que les conditions d’utilisation et les avantages associés dont la protection du consommateur offerte par l’utilisation des canaux formels pourrait avoir un impact positif sur le taux de bancarisation au Maroc et l’adoption des options alternatives pour les transferts des fonds.

En ce qui concerne les transactions électroniques (les opérations en ligne, paiements par carte bancaire, portefeuilles mobiles, ou en agence), la communication doit viser d’abord le fonctionnement des outils, estime le document, notant que l’information doit porter sur la sécurité et la règlementation associées, ainsi que sur les frais totaux pour utiliser les services.

“Il serait aussi utile d’informer de manière transparente et simple sur les divers frais associés à une transaction électronique, par exemple via une brochure sur le total des frais applicables à un transfert”, ajoute la même source.

Troisièmement, les besoins en information portent sur les alternatives disponibles pour effectuer le transfert de fonds, en particulier via un compte bancaire, la carte prépayée, le paiement mobile ou chez les pointes de services de proximité “Tashilate”.

Une meilleure connaissance des options, de leur tarification, leur fonctionnement ainsi que leurs avantages et risques permettrait aux clients de faire des choix plus rationnels et efficaces. “Cela aussi implique un changement de comportement qu’il faut impulser: la recherche et comparaison d’information sur les tarifs et conditions des options disponibles”.

Ainsi, il est recommandé d’offrir des programmes d’éducation financière séparés par genre, et adaptés aux différents groupes cibles (âge, milieu de résidence). Les groupes de discussion ont confirmé l’importance de conduire des programmes séparés pour hommes et femmes afin de les rendre plus efficaces, en plus d’adapter le contenu.

Pour faciliter la collaboration avec des programmes d’éducation financière existants, il serait opportun de développer une approche modulaire et des messages clés. Une telle approche permettrait d’intégrer dans les programmes des parties prenantes seulement des modules/sections sélectionnés pour compléter le contenu existant ou pour soutenir les messages d’éducation financière avec un cas d’utilisation particulier.

Parmi les mesures directes, l’étude préconise la mise en place des programmes de formation, des stands d’information, des campagnes d’information, des petits spectacles de théâtre le jour du marché.

En outre, les messages et contenus clés de l’éducation financière pourraient être renforcés via des médias de masse (TV, radio, vidéos, SMS) ou médias sociaux (surtout Facebook, Youtube, WhatsApp), explique l’étude, faisant remarquer que “les participants des groupes de discussion souhaitent recevoir des informations via plusieurs canaux de communication, incluant une information directe ainsi que via les médias sociaux et traditionnels”.

Cette recommande aussi d’améliorer la disponibilité et qualité des services financiers concernant les transferts de fonds, ajoutant que pour stimuler l’adoption de services financiers électroniques pour les transferts des fonds, il serait essentiel de pallier les lacunes importantes en matière d’information relative aux tarifs des services financiers.

De plus, il serait nécessaire de travailler sur l’attractivité des services financiers numériques, alors que dans les régions rurales et quelques zones géographiques mal desservis, il serait aussi opportun d’explorer des canaux alternatifs pour fournir des points de services pour les produits bancaires.

Les banques devraient envisager d’améliorer la qualité de service vis-à-vis des clients de transferts de fonds, insiste le document, notant que toutes les institutions devraient prévoir des montants plus importants en agence pour assurer la disponibilité d’espèces en période de pointe.

Par ailleurs, l’étude préconise le renforcement des conditions de concurrence équitable et promouvoir le développement du marché, expliquant que la Banque Centrale pourrait appuyer les réformes en facilitant le dialogue entre les parties prenantes. Pour assurer un comportement équitable du marché financier,la Banque Centrale devrait analyser l’adéquation des régulations de protection au consommateur.

Ce rapport s’appuie sur les résultats de 16 groupes de discussion réalisés dans le cadre du programme tendant à élargir l’accès aux services financiers au Maroc. Ce programme est soutenu par l’Initiative de Réforme et de Renforcement du Secteur Financier (FIRST).

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