Afrique : Le tourisme médical, un secteur en plein essor
Le tourisme médical en Afrique est, depuis quelques années, un secteur en plein essor. Les pays de l’Afrique du Nord, notamment le Maroc et la Tunisie sont des pays pionniers dans le domaine et ne cessent de se développer. Selon le rapport de la North Africa Health, réalisé par l'Oxford Business Group, la Tunisie est un pays reconnu dans le domaine notamment grâce à ses soins en thalassothérapie, « chaque année, environ 500 000 patients étrangers recherchent des soins hospitaliers dans les hôpitaux » de la même manière que la Tunisie « a également une excellente réputation en chirurgie esthétique», note-t-on.
Toujours selon le même rapport, « L’Égypte s’est classée au 3e rang pour son industrie du tourisme médical dans le monde arabe en raison de son meilleur rapport qualité-prix par rapport aux autres pays de la région ».
En ce qui concerne le Maroc, « le tourisme médical fleurit depuis longtemps, mais c’est la chirurgie esthétique qui a d’abord attiré les patients étrangers dans le royaume », rapporte le journal Jeune Afrique.
Quant à l'Algérie, elle a organisé en 2019 la première édition du Congrès africain du tourisme médical et a accueilli des représentants du secteur de toute l'Afrique. Le Congrès a été organisé dans le but de développer le tourisme médical en Afrique et de renforcer la coopération entre les pays africains.
Selon le rapport de la North Africa Health susmentionné, « ces dernières années, un certain nombre d’établissements et de cliniques privés ont ouvert à travers le pays… Les transferts de patients à l’étranger ont diminué de 90% depuis 2000 en Algérie », ce qui atteste d’un effort considérable en terme de développement sanitaire dans le pays.
Une étude préconise d’élaborer une stratégie de marque pour promouvoir l’image du Maroc à l’international
La relance du tourisme médical au Maroc nécessite l’élaboration d’une stratégie de marque pour promouvoir l’image du Royaume à l’international, selon un policy paper publié récemment par l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS).
Cette stratégie devrait être basée sur la réputation du Maroc en matière de santé, de sa localisation stratégique, ainsi que de la stabilité politique et la disponibilité d’infrastructures hôtelières et d’un réseau de transport aérien de qualité, souligne cette étude élaborée par Camélia Dinia et Jihad Jorio, deux consultantes en stratégie et influences internationales.
Intitulée “Relance du tourisme médical au Maroc: Une industrie négligée bien que profitable à saisir”, cette analyse met en lumière les perspectives d’évolution de ce secteur à cheval entre deux industries mises à rude épreuve par la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) et dont les conséquences ont été relativement positives pour l’un (le secteur médical), et dramatiques pour l’autre (le tourisme), indique un communiqué de l’IMIS.
Renforcé par le vieillissement de la population mondiale, conjugué à la recherche grandissante chez les populations des pays développés de procédures thérapeutiques de qualité à bas coût – particulièrement pour des traitements non couverts par les assurances, tels que la chirurgie esthétique – le tourisme médical représente une opportunité “concrète” pour le Maroc afin de générer des revenus directs et contribuer au développement global de l’économie nationale, estime l’étude.
Explorant les bénéfices pour le Maroc de se positionner sur ce marché en plein essor qui devrait atteindre 207,9 milliards dollars d’ici 2027, les auteures de cette étude évoquent la création d’un office du tourisme médical, l’élaboration d’un cadre réglementaire, ainsi que la revalorisation du numérique en vue d’améliorer la compétitivité du Royaume.
Mouhamet Ndiongue
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