Entreprises: l’insuffisance des fonds propres, principal frein à l’investissement
Le vice-président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Mohamed El Kettani, a souligné, mercredi à Casablanca, l’insuffisance des fonds propres affichés par les entreprises marocaines comme principal frein à l’investissement et à la croissance.
« Le réel problème n’est pas l’accès au financement, il réside dans l’insuffisance des fonds propres affichés par les entreprises marocaines », a indiqué El Kettani, lors d’un panel sur le financement de l’investissement productif, tenu dans le cadre de la première édition de la « Journée Nationale de l’Industrie ».
Dans la perspective d’accompagner le financement du secteur privé qui est appelé, à l’horizon 2035, à représenter les deux tiers de la formation brute du capital fixe, il faut engager une action multidimensionnelle, a-t-il dit, mettant en avant l’apport important que devraient apporter la Charte de l’investissement et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement à la problématique des fonds propres.
Et d’ajouter : les fonds de private equity, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et le secteur bancaire doivent joindre leurs efforts et déclencher une dynamique vertueuse pour accompagner les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) dans le financement de leurs projets d’investissement. En outre, El Kettani a noté que le Maroc est en pôle position en matière d’attractivité des investissements étrangers, notamment dans le cadre des réflexions stratégiques des entreprises internationales pour relocaliser une partie des chaînes de valeur vers des pays proches de l’Union européenne.
Le Maroc est l’un des seuls pays qui offre la stabilité, les perspectives et les institutions nécessaires aux entreprises étrangères au niveau du continent et de la rive méditerranéenne, a-t-il dit, mettant en avant les réformes courageuses engagées par le Royaume pour la sauvegarde de ses équilibres macroéconomiques.
Par ailleurs, El Kettani a plaidé pour la promotion des exportations et la réindustrialisation de l’économie nationale orientée vers les secteurs exportateurs pour consolider les acquis du Maroc en la matière, renforcer ses réserves de change et inscrire le pays dans la compétition internationale.
"Je suis intimement convaincu que les solutions des entreprises marocaines se trouvent dans le continent africain surtout à l’aune de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine”, a-t-il souligné, ajoutant que les entreprises marocaines ont la chance de disposer d’un réseau bancaire national déployé massivement en Afrique francophone. El Kettani a souligné, en outre, certains leviers extrêmement importants qu’il faudrait actionner, notamment l’assurance crédit à l’export.
“Il faut que notre pays se dote d’une Agence d’assurance crédit à l’international, un outil qui viendrait compléter le dispositif du secteur bancaire qui accompagne l’internationalisation de nos entreprises”. « Nos entreprises doivent capitaliser sur l’existant. L’Afrique offre des opportunités extrêmement rentables et une croissance à deux chiffres… il faut que les entreprises marocaines préemptent une part de cette croissance continentale », a-t-il conclu.
Organisé, Sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, à l’initiative du ministère de l’Industrie et du Commerce et de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), cet événement a réuni les ministères, les institutionnels concernés, les fédérations professionnelles et les opérateurs privés, et a servi de plateforme d’échange sur les enjeux stratégiques de développement du secteur et les priorités de la nouvelle stratégie industrielle.
La Journée nationale de l’Industrie, dont les prochaines éditions seront déclinées en régions afin de mettre en valeur les potentialités industrielles locales et de traiter des enjeux spécifiques associés, sera inscrite dans le calendrier global des évènements économiques, en tant que rendez-vous de référence annuel de l’Industrie au Maroc.
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