Dette Publique 2022: Record de 443,5 Md$ dépensés par les pays en développement (BM)

Dette Publique 2022: Record de 443,5 Md$ dépensés par les pays en développement (BM)

Selon le dernier rapport sur la dette internationale de la Banque mondiale intitulé "International Debt Report", les pays en développement ont fait face à une charge de dette sans précédent en 2022, dépensant un montant record de 443,5 milliards de dollars pour le service de leur dette publique extérieure et des dettes garanties par l'État. Cette somme représente une augmentation de 5% par rapport à l'année précédente, mettant en lumière les défis croissants auxquels ces nations sont confrontées.

Le rapport souligne que l'augmentation des coûts d'emprunt a eu des conséquences graves, détournant des ressources déjà limitées de secteurs essentiels tels que la santé, l'éducation et l'environnement. Les paiements au titre du service de la dette des 75 pays bénéficiant de l'Association internationale de développement (IDA), qui soutient les nations les plus pauvres, ont atteint un sommet de 88,9 milliards de dollars en 2022.

Indermit Gill, économiste en chef et vice-président senior du Groupe de la Banque mondiale, a souligné l'urgence d'une action rapide et coordonnée. Il a averti que des niveaux d'endettement record et des taux d'intérêt élevés ont précipité de nombreux pays vers la crise, les forçant à faire des choix difficiles entre le service de leur dette publique et l'investissement vital dans la santé, l'éducation et les infrastructures.

Le rapport révèle que les paiements d'intérêts absorbent une part croissante des exportations des pays à faible revenu, et environ 60% de ces nations sont exposées à un risque élevé de surendettement ou sont déjà dans cette situation.

La flambée des taux d'intérêt a accentué les vulnérabilités liées à la dette dans tous les pays en développement, conduisant à 18 défauts de paiement souverains au cours des trois dernières années, un nombre dépassant celui enregistré au cours des deux décennies précédentes.

Le rapport met en garde contre une nouvelle décennie perdue pour ces pays si des mesures rapides et coordonnées ne sont pas prises. Il souligne la nécessité d'une transparence accrue, de meilleurs outils pour assurer la viabilité de la dette et des modalités de restructuration plus rapides.

En raison de la hausse des taux d'intérêt, les nouveaux engagements de prêts extérieurs ont chuté de 23% en 2022, atteignant leur plus bas niveau en dix ans. Les créanciers privés se sont largement abstenus de prêter aux pays en développement, marquant la première fois depuis 2015 que ces créanciers recevaient plus de fonds qu'ils n'en injectaient dans ces nations, ce qui aggrave encore la situation financière de ces pays déjà vulnérables.

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