Cellule "des Trois Frères" : Une Alerte sur le Risque d'Endoctrinement Familial
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- 31 janvier 2025 - 08:10 --
- Maroc
Dans un exercice de communication que la Direction Générale de la Sûreté Nationale s'est attachée à maintenir, le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ) a révélé, lors d’une conférence de presse tenue hier, jeudi 30 janvier, des détails précis concernant la dangereuse cellule terroriste démantelée dans la région de Had Soualem, province de Berrechid, dans une opération de grande envergure, fruit d’une coordination rigoureuse entre les services de sécurité marocains.
Dans les premières heures du dimanche 26 janvier 2025, les services du BCIJ, sur la base d’informations précises fournies par la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), ont mené une intervention qui a permis de neutraliser un projet terroriste à un stade avancé de préparation.
Lors de cette conférence de presse, Haboub Cherkaoui, directeur du BCIJ, a précisé qu’il s’agissait d’une cellule composée de quatre individus embrassant l’idéologie extrémiste, dont trois frères. Ces derniers planifiaient des attaques sanglantes à l’aide d’explosifs et d’armes blanches, suivant la stratégie du terrorisme individuel prônée par les organisations extrémistes.
Les premières investigations ont révélé que les quatre suspects avaient prêté allégeance à la direction actuelle de l’organisation Daech et manifestaient une volonté claire de mener des attentats visant la sécurité et la stabilité du Royaume. Ils avaient même enregistré des vidéos dans lesquelles ils confirmaient leur intention d’exécuter ces projets, précipitant ainsi l’intervention des services de sécurité pour éviter un scénario dramatique.
Les enquêtes ont également démontré que les membres de la cellule avaient effectué des repérages sur le terrain, filmant des sites sensibles et établissant des plans détaillés des itinéraires de fuite, ce qui témoigne du degré avancé de leur préparation.
L’un des aspects les plus préoccupants de cette affaire, a ajouté Haboub Cherkaoui, est que la radicalisation ne se limite plus à des individus isolés, mais s’étend désormais au sein des structures familiales. Le chef de la cellule, l’aîné des frères, a réussi à imposer son idéologie extrémiste à ses cadets, exploitant son autorité au sein de la famille pour les endoctriner et les orienter vers la violence et le terrorisme.
Cherkaoui a souligné que ce type de cellules familiales représente une menace majeure, car elles favorisent la reproduction du radicalisme au sein d’environnements familiaux fermés, loin des radars des autorités, rendant leur détection à un stade précoce plus difficile.
Ce n’est pas la première fois que les services de sécurité marocains font face à un tel phénomène. En 2016, une cellule terroriste composée de femmes avait été démantelée, incluant des individus issus de familles dont certains membres avaient déjà été impliqués dans des activités terroristes, illustrant ainsi le risque d’expansion de cette menace au sein du tissu social.
Les données des services de renseignement ont également révélé que les membres de la cellule avaient été radicalisés en grande partie via Internet. Ils avaient été recrutés et idéologiquement encadrés par un cadre de Daech basé dans la région du Sahel, qui a joué un rôle central dans l’accélération de leur processus de radicalisation et dans leur préparation à mener des actions terroristes.
Les plateformes numériques constituent aujourd’hui un terreau fertile pour la diffusion des idéologies extrémistes. Les organisations terroristes exploitent le web pour recruter de nouveaux adeptes en utilisant des techniques de communication sophistiquées, tirant parti de la nature du cyberespace qui permet une propagation rapide des contenus sans un contrôle strict.
L’enquête a aussi révélé que les membres de la cellule prévoyaient de rejoindre les camps d’entraînement de Daech dans la région du Sahel après l’exécution de leurs attaques. Le chef de la cellule envisageait même d’emmener ses cinq enfants dans cette zone, illustrant la manière dont les groupes terroristes utilisent les liens familiaux pour assurer la continuité de leur idéologie.
Haboub Cherkaoui a insisté sur le fait que la région du Sahel représente une menace croissante pour la sécurité nationale marocaine. Elle est devenue un foyer d’attraction pour les jihadistes, notamment depuis le démantèlement de plus de 40 cellules terroristes liées à des groupes actifs dans cette région depuis 2022.
Grâce à son approche sécuritaire proactive, le Maroc continue d’enregistrer des succès notables dans la lutte contre le terrorisme. Les efforts des services de sécurité ont permis de déjouer des dizaines d’attentats qui visaient la stabilité du pays. Malgré l’évolution des méthodes employées par les groupes terroristes, les forces de sécurité marocaines restent vigilantes et résolues à contrer ces menaces, faisant du Maroc un modèle en matière de lutte contre l’extrémisme violent à l’échelle régionale et internationale.
Abdelkader El Fatouaki
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