
Benjelloun Touimi prône une "finance hybride et métissée" pour le développement durable en Afrique
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- 13 mai 2025 - 18:30 --
- Maroc
L’administrateur directeur général délégué de Bank Of Africa (BOA), Brahim Benjelloun Touimi, a plaidé, mardi à Casablanca, en faveur d’une « finance hybride et métissée » en tant que levier de développement durable en Afrique.
S’exprimant lors de la troisième édition des Rencontres de la Finance Durable, M. Benjelloun Touimi a appelé à adopter une « finance hybride et métissée qui serait le fruit d’un partenariat public-privé engageant les institutions nationales, internationales et multilatérales, tout en intégrant les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) ».
Il a également mis en lumière l’engagement précoce de BOA dans ce domaine, notamment à travers « la création de la Fondation BMCE pour l’éducation et l’environnement dès la privatisation de la banque » et la signature, il y a 25 ans, de « la charte du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP-FI) », faisant de BOA « la première entreprise en Afrique » à adhérer à cette initiative.
Pour sa part, le directeur général du groupe ISCAE, Tarik El Malki, a relevé que « le continent africain enregistre des taux de croissance parmi les plus élevés du monde, avec une moyenne supérieure à 5% attendue dans près de la moitié des pays du continent pour 2025 ». M. El Malki a rappelé que malgré cette dynamique, « l’Afrique fait face à un déficit annuel de près de 200 milliards de dollars pour atteindre les objectifs du développement durable en 2030 », soulignant l’importance cruciale de la finance à impact comme levier de transformation économique.
Dans ce sillage, il a précisé que « le marché de la finance à impact dans la région MENA a généré un revenu de plus de 2 milliards de dollars en 2024, et devrait atteindre 7 milliards d’ici 2030, avec un taux de progression élevé de près de 20% ».
De son côté, Christian de Boissieu, professeur à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, a alerté sur le contexte international qui pourrait compliquer l’avancement des initiatives climatiques. Il a, ainsi, mentionné « le retrait américain de l’accord de Paris » et la sortie de la Réserve fédérale américaine du Network for Greening Financial System (NGFS) qui seraient d’un grand impact sur les initiatives climatiques.
En marge de cette rencontre, une convention tripartite visant à renforcer l’évaluation des dispositifs ESG a été paraphée par M. El Malki, M. Benjelloun Touimi, et Dhafer Saidane, représentant de l’AFN, marquant ainsi une nouvelle étape dans le développement de la finance à impact sur le continent.
Organisé par le groupe ISCAE en partenariat avec l’African Finance Network (AFN), le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST), l’Observatoire de la Finance Durable et BOA, cet événement vise à renforcer la réflexion autour des métriques d’évaluation de la finance durable et son impact sur le développement du continent africain.
Cette édition des Rencontres de la Finance Durable a réuni plus de 100 communications scientifiques, dont une soixantaine ont été sélectionnées pour être présentées lors des ateliers. Les meilleures seront publiées dans la revue de l’AFN, « African Finance for Development Review ».
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