Marrakech : le corridor OTC, levier d’intégration minière de l’Afrique
Le développement du corridor OTC (Origine, Transit, Certification) constitue une opportunité stratégique pour intégrer durablement l'Afrique dans les chaînes de valeur minières mondiales, ont affirmé les intervenants à un panel organisé lundi à Marrakech, dans le cadre du 2ème Congrès international des mines du Maroc (IMC).
Les participants à ce panel ministériel, portant sur le thème "Corridor OTC pour l’intégration de l’Afrique dans les chaînes de valeur minières mondiales: rôle, impact et défis", ont souligné que les corridors transcontinentaux représentent aujourd’hui un levier décisif, pour renforcer la compétitivité du secteur minier africain.
A cet égard, les intervenants ont mis en avant la nécessité d’accélérer l’intégration régionale, d’harmoniser les standards réglementaires, de moderniser les infrastructures logistiques et de favoriser la transformation locale, afin de permettre au continent de capter davantage de valeur dans un marché mondial marqué par une forte demande en minerais critiques.
S'exprimant à cette occasion, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a souligné que la réussite de cette intégration repose d’abord, sur l’assainissement des modes de fonctionnement, l’harmonisation des procédures et la responsabilisation de l’ensemble des acteurs.
"Nous discutons depuis longtemps des difficultés du secteur, qu’il s’agisse de l’artisanal ou du formel. La clarification des procédures et du parcours des opérateurs est aujourd’hui indispensable. Il ne s’agit pas d’incriminer, mais de garantir que chaque maillon de la chaîne aboutisse à une production optimale, conforme aux standards attendus", a-t-elle dit à ce propos.
Mme Benali a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de renforcer la gouvernance et la protection sociale au sein des territoires miniers.
"Nous devons absolument protéger les ressources humaines qui travaillent dans ce secteur, ainsi que les populations vivant autour des zones minières", a-t-elle relevé, mettant l'accent sur une exploitation responsable, inclusive et tournée vers l’avenir.
Pour sa part, Nani Juwara, ministre gambien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, a estimé que le continent dispose d’un potentiel considérable qu’il doit transformer en moteur de prospérité collective grâce à une action coordonnée.
"L’Afrique a devant elle un avenir immense, qui exige des investissements importants, une mobilisation de financements adaptés et une capacité à surmonter les défis du marché. Nous évoluons dans une industrie pleine de potentiel, mais fortement conditionnée par les enjeux de durabilité et les risques environnementaux et sociaux", a-t-il affirmé.
Il a, dans ce sens, plaidé pour un cadre africain unifié, à même de sécuriser les ressources, renforcer l'attractivité du continent et bâtir des partenariats équilibrés.
De son côté, Abdulrahman AlBelushi, vice-ministre saoudien chargé de la gestion des ressources minérales, a mis en avant l’importance stratégique des corridors miniers pour sécuriser les approvisionnements mondiaux.
Selon lui, les chaînes de valeur minières nécessitent stabilité, transparence et infrastructures robustes, rappelant que le développement de corridors intégrés, offre aux pays africains une occasion unique de renforcer leur place dans l’économie mondiale et de bâtir des partenariats capables de générer un impact durable.
Les intervenants ont également souligné l’importance d’un cadre ESG (Environnement, Social, Gouvernance) proprement africain, aligné sur les réalités du continent, permettant d’atténuer les risques, d’accompagner les projets miniers responsables et de consolider la place de l’Afrique dans la transition énergétique mondiale.
Ce panel a aussi mis l’accent sur la nécessité d’investir dans les infrastructures de transport, les corridors logistiques, les hubs industriels et les plateformes numériques permettant de connecter les opérateurs, de sécuriser les flux et de renforcer l’intégration régionale autour des minerais critiques.
Organisé par la Fédération de l’Industrie minérale du Maroc (FDIM), en partenariat avec AME Trade Ltd, et avec le soutien du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, du ministère de l’Industrie et du Commerce et de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), cet événement positionne le Maroc comme une référence en matière d’exploitation minière responsable et de transformation industrielle au 21e siècle, mettant en évidence son rôle de passerelle vers les minerais critiques africains et la transition verte mondiale.
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