FM6I : un catalyseur stratégique pour le capital-investissement au Maroc (Nezha Hayat)
Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I) constitue un véritable game changer pour l’industrie marocaine du capital-investissement, a affirmé, jeudi à Rabat, la directrice générale du Fonds, Nezha Hayat.
“Le FM6I intervient de manière indirecte, à travers des fonds thématiques et des fonds dédiés aux startups, afin de catalyser le capital privé”, a fait savoir Mme Hayat qui intervenait lors d’un panel de haut niveau organisé dans le cadre des Market Days 2025 de l’Africa Investment Forum (AIF) sous le thème “Les chainons manquants : débloquer la voie vers des investissements privés évolutifs en Afrique”.
À ce jour, 14 sociétés de gestion ont été sélectionnées pour créer et gérer des fonds sectoriels et thématiques, mobilisant près de 14,5 milliards de dirhams (MMDH) auprès d’investisseurs nationaux et internationaux, auxquels s’ajoutent les 4,5 MMDH apportés par le Fonds, portant la taille totale des fonds à 19 MMDH et générant un effet multiplicateur supérieur à 4x, a précisé la responsable.
“C’est là l’essence même de notre modèle : un capital public qui multiplie l’investissement privé”, a-t-elle relevé, notant que le FM6I n’est pas un simple mécanisme de financement, mais il agit comme un catalyseur et un accélérateur alignant les stratégies nationales avec les capitaux privés, et transformant les ambitions publiques en opportunités bancables.
Revenant le rôle du Fonds dans la nouvelle architecture de l’investissement du Royaume, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Mme Hayat a souligné qu’il permet de réduire les risques, de favoriser la transformation structurelle et de mobiliser un volume significatif de capitaux privés autour de projets conciliant rentabilité et impact national.
Ainsi, elle a rappelé que le FM6I a mis en place un ensemble de mécanismes de financement innovants et adaptés, conçus pour répondre aux besoins des acteurs économiques marocains : renforcer leur compétitivité, accélérer leur transition vers une économie verte, assurer la durabilité de leurs chaînes de valeur et s’adapter à des normes internationales toujours plus exigeantes et complexes.
“Notre mission est claire : accélérer la mise en œuvre des investissements, renforcer la participation du secteur privé, soutenir la croissance économique et la création d’emplois, et accompagner les transitions digitale et écologique avec l’ambition de maximiser l’impact économique, social et environnemental”, a-t-elle dit.
Et de poursuivre : Notre modèle combine plusieurs approches complémentaires, à savoir une intervention indirecte à travers des fonds de Private Equity, l’introduction d’instruments financiers innovants pour les PME et un accompagnement pour les projets d’infrastructures et les projets à caractère stratégique afin de proposer des structures en ligne avec les meilleurs standards.
“Nous sommes convaincus que tout notre potentiel peut être renforcé grâce à des partenariats solides avec nos pairs souverains, avec des investisseurs privés, ainsi qu’avec les institutions multilatérales, à l’instar de la Banque Africaine de Développement (BAD), a affirmé Mme Hayat.
Selon elle, ces collaborations sont nécessaires pour co-développer des solutions capables de mobiliser des volumes plus importants de capitaux privés au service de priorités partagées.
“Ensemble, nous formons les piliers d’une architecture financière africaine renouvelée, destinée à accompagner la transformation structurelle du continent, avec pour ambition de redéfinir l’équation même de la croissance : transformer l’initiative publique en dynamique privée, et convertir le capital privé en prospérité collective au moyen d’instruments d’investissement concrets, opérationnels et catalytiques au cœur de l’économie réelle”, a-t-elle conclu.
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’AIF 2025, qui se poursuit jusqu’au 28 novembre courant, vise à faciliter les investissements internationaux en Afrique en réunissant les promoteurs de projets, les financiers, les gouvernements ainsi que d’autres parties prenantes clés, dans l’objectif de conclure des transactions.
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