Mouvement d’humeur, justifié, contre l’heure d’été

Mouvement d’humeur, justifié, contre l’heure d’été

Elle n’a jamais vraiment été comprise, et elle est impopulaire. Elle, c’est l’heure d’été, c’est-à-dire l’ajout de 60 minutes vers la fin du mois de mars. Les gouvernements, dont celui du Maroc, la défendent pour raisons économiques. Mais un mouvement se met en place, pour raisons sanitaires.

Le mouvement s’organise

Déjà, l’année passée, une pétition avait été lancée sur Avaaz au Maroc, mais n’avait récolté que quelques milliers de signatures d’internautes énervés. Cette année, il semblerait que ce soit la même chose, mais une campagne prend forme sur les réseaux sociaux. Les promoteurs de ces actions contestent les changements de rythmes cardiaques et des cycles de sommeil, en particulier chez les plus petits. Il est vrai que cette semaine, nos chères petites têtes brunes s’éveillent alors qu’il fait encore nuit.

Les opposants de l’heure d’été argumentent également, à juste titre d’ailleurs, qu’au Maroc, on a quatre changements d’heure au lieu de deux, comme cela est l’usage ailleurs. La raison est la longueur de la journée pendant le mois de ramadan. Alors imaginez les effets de ces quatre perturbations en un an…

Le mouvement prend appui sur le fait que plusieurs pays qui pratiquaient le changement d'heure ont fait machine arrière ces dernières années, parmi lesquels la Chine, l'Argentine ou le Chili. L'exemple le plus connu est celui de la Russie où, en 2011, le président Dmitri Medvedev avait aboli le changement d'heure par mesure de « santé publique ». En France, le gouvernement a récemment demandé une enquête sur les gains réels ou supposés en énergie, procurés par le passage à l’heure d’été.

Perturbations réelles

L'impact sur les organismes du changement d'heure est particulièrement vrai, et prouvé : d'après de nombreux médecins, le corps humain doit être réglé sur un rythme précis pour bien fonctionner. Heures de début et de fin de sommeil, durée de ce sommeil, horaires des repas sont des données cruciales pour rester en bonne santé et en bonne forme, ce qui revient au même. Le changement d'heure serait ainsi néfaste en venant s'immiscer dans cette mécanique fragile selon plusieurs neurobiologistes ou neuropsychiatres.

Les heures de coucher et de lever sont les paramètres les plus importants de notre horloge biologique. En modifiant ces paramètres, le sommeil devient de moins bonne qualité. Le changement d'heure est  ainsi facteur de plusieurs troubles : il peut provoquer des perturbations du sommeil, des difficultés de concentration, des manques d'appétit, une fatigue renforcée, des formes d'irritabilité ou d'instabilité... On parle de « chrono-rupture » ou de « retard de phase ». Les enfants et les personnes âgées, plus les adultes plutôt fragiles, qui ont le plus besoin de ces repères temporels, sont les plus frappés par ce décalage biannuel.

 

 

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