La gifle de Hayatou, par Jamal Staïfi

La gifle de Hayatou, par Jamal Staïfi

Et finalement, les Marocains ont lâché un profond soupir de soulagement après le verdict du Tribunal arbitral sportif de Lausanne, qui a rétabli le Maroc dans ses droits après les sanctions prises à son encontre par la Confédération africaine de football et consistant à priver son équipe nationale A des Coupes d’Afrique des Nations 2017 et 2019, en plus de l’édition 2015 qu’il devait abriter et pour laquelle il avait demandé un report.

La décision du TAS, qui a rendu des couleurs au Maroc et ouvrira la porte à sa sélection pour concourir aux éliminatoires pour la CAN 2017 qui devrait se jouer en Algérie, a également asséné une grande gifle à Issa Hayatou, le président de la CAF qui a agi dans cette affaire avec beaucoup de brutalité et encore plus d’obstination. Cet homme a fait fi des règles et réglementations en vigueur, édictant des sanctions sportives et financières sans se référer aux textes existants.

De fait, les analystes et juristes ont tous clamé et proclamé que le Maroc était parfaitement en mesure de remporter une victoire au TAS contre la CAF, et c’est ce qui s’est effectivement produit quand Rabat a préparé un dossier juridique convaincant, avec des arguments percutants qui ont convaincu les trois magistrats du tribunal de Lausanne, lesquels n’ont pas tenu compte de l’argumentaire plutôt faible de la CAF, mis en place et présenté par son secrétaire général Hicham el Amrani.

Depuis que les sanctions sont tombées et que le Maroc a décidé d’aller jusqu’au bout et de défendre ses droits, il était clair que la décision d’aller à Lausanne n’avait pas été prise au niveau de la Fédération royale marocaine de football, mais plus haut, bien plus haut… Cette décision était heureuse, portant le Maroc à passer de la position défensive à l’offensive, et cela a été payant.

Il faut donc retirer comme leçon de tout cela que les hésitations et les atermoiements dans la prise de décision doivent définitivement disparaître. Voyez donc comment le Maroc, une fois qu’il s’est décidé à aller de l’avant et qu’il s’y soit préparé convenablement, a remporté cet important succès.

Mais notons aussi que le TAS n’a pas été convaincu par l’argument de « cas de force majeure » défendu par le Maroc. On peut donc soutenir l’idée que la demande de report par crainte de la propagation du virus Ebola n’était pas bonne. Les juges de Lausanne ont pris leur décision en se fondant sur l’absence de textes juridiques permettant de prononcer des sanctions sportives et financières, ouvrant par là-même la voie au Maroc pour réclamer des compensations pour le préjudice financier qu’il a subi en se voyant privé d’organisation d’une CAN pour laquelle il avait débloqué des crédits importants.

Et puis il convient de relever également qu’en dépit du fait que les arguments légaux et juridiques étaient largement en faveur du Maroc, les responsables de la Fédération ont consenti un effort considérable pour s’en aller  défendre le dossier de leur pays dans plusieurs capitales, sillonnant le monde de part en part ; il faut les en féliciter.

Alors, la prochaine étape ? Préparer encore plus soigneusement une sélection nationale qui sera apte à remporter le titre en 2017, vraisemblablement en Algérie.

Al Massae

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