C’est désormais prouvé, il n’y a pas de lien entre cancer et usage du téléphone portable
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- 10 mai 2016 --
- Lifestyle
La question se pose depuis de nombreuses années… Parler massivement dans un téléphone portable favoriserait-il le développement de cancers du cerveau ? Non, une étude australienne le confirme aujourd’hui, clairement. Alors, à moins qu’il n’y ait une différence entre un cerveau australien et un cerveau marocain, vous pouvez téléphoner tranquillement et rester accroché longtemps à votre appareil… La technologie du mobile étant plutôt récente, il fallait, pour parvenir à cette conclusion, mener une étude sur le long terme. C’est chose faite.
Une étude menée sur la population australienne entre 1982 et 2013, tout le long du développement du téléphone mobile, semble montrer que les effets potentiels des ondes sont plus que limités. L’augmentation des cancers du cerveau est très faible chez les hommes et quasi-nulle chez les femmes. Détail intéressant, les augmentations notables ont été mesurées dans les années 70, bien avant l’avènement du téléphone mobile !
En effet, dans un article publié dans The International Journal of Cancer Epidemiology, des scientifiques de l'université de Sydney ont comparé l'évolution de l'incidence des cancers cérébraux en Australie depuis 1982 et l'essor de la téléphonie mobile depuis 1987, année du premier appel passé depuis un portable. Et, de fait, la fréquence des cancers du cerveau est restée plutôt stable, et en tous cas très éloignée des craintes nourries quant à l’utilisation des appareils.
Les chiffres obtenus par les chercheurs australiens : les plus pessimistes estiment l'usage du téléphone portable entraîne une hausse de l'incidence des cancers cérébraux de 50 %, mais le nombre de tumeurs pour 100.000 habitants devrait aujourd'hui être de 11,7 pour les hommes, 7,7 chez les femmes ; or, les chiffres réels étaient de 8,7 cas pour 100.000 hommes en 2012, et de 5,8 cas pour 100.000 femmes.
Entre 1982 et 2012, plus de 34.000 tumeurs cérébrales ont été diagnostiquées en Australie (20.000 chez des hommes, 14.000 chez des femmes), tandis que le pourcentage d'Australiens équipés augmentait considérablement : 9 % des plus de 20 ans possédaient un mobile en 1993, ils seraient plus de 90 % aujourd'hui.
On pourra toujours critiquer la qualité de l’étude, mettre en jeu les nombreux paramètres pour étayer une toute autre thèse, mais l’Australie constitue un échantillon de choix dans la mesure où la loi impose que tout cancer diagnostiqué soit déclaré.
En France, et comme pour le changement climatique, il y a les pessimistes et les optimistes. Les premiers avaient cru devoir avertir les populations du fait qu’un grand nombre de personnes atteintes de cancers du cerveau avaient reconnu un usage fréquent de portables, mais les chercheurs avaient tôt fait d’apporter la mise au point selon laquelle il s’agissait d’ « une association et non d’une causalité ».
Pour Catherine Hill, épidémiologiste du cancer à l'Institut Gustave-Roussy, « l'évolution de l'incidence des tumeurs cérébrales n'a rien à voir avec les téléphones portables, mais seulement avec la qualité du diagnostic! En supposant qu'un sur-risque existe, il sera de l'ordre de l'indétectable. C'est étonnant, les gens continuent à fumer mais ils ont peur de leur téléphone portable…». Cela va dans le sens de l’étude des Australiens.
Alors usez allégrement de votre téléphone, parlez, jouez, chattez, filmez, mais pas au volant ou en traversant une rue, car c’est cela qui tue !... En revanche, les gens savent pertinemment que le tabac tue, mais ils ne font aucun cas des dizaines d’études qui le clament et le proclament partout et par tous.
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