Sahara nouveau pôle d'attraction des énergies renouvelables du Maroc
- --
- 03 août 2018 --
- Business
Maroc entend revoir au plus vite la composition de son mix électrique et promouvoir l’ensemble des énergies décarbonées d’ici 2030. Une stratégie qui fait la part belle aux énergies renouvelables. Le Maroc peut en effet se targuer de plusieurs réalisations dans les filières éolienne, solaire et hydroélectrique.
Ce plan vert marocain, basé sur un développement croissant des énergies éolienne, solaire et hydraulique, et sur la réduction des subventions accordées aux carburants fossiles, prévoit notamment de porter la part des énergies renouvelables à 42 % du mix énergétique du royaume d'ici 2020, puis à 52 % d'ici 2030. Elle est aujourd'hui de 26 % et devrait continuer de grimper compte tenu de la politique incitative voulue par le Roi Mohammed VI et du potentiel considérable dont dispose le pays. Le Maroc abrite en effet d'importants gisements d'énergies renouvelables, notamment pour le solaire et l'éolien au niveau des zones côtières qui s'étendent sur 3500 km. On estime actuellement son rayonnement solaire moyen à 5 kWh/m2 par jour et son potentiel éolien à plus de 6000 MW.
Les programmes marocains
Parmi les programmes gouvernementaux fondateurs de cette nouvelle politique, le Programme solaire marocain (PSM) a été lancé en 2009 sur décision royale, avec pour objectif de mettre en service 2000 MW à l'horizon 2020. Il comprend par exemple la construction près de Ouarzazate de la plus grande centrale solaire thermique du monde qui affichera à terme, une capacité de 582 MW, et s'étendra sur 30 km². Sa quatrième phase de développement, baptisée Noor IV, vient justement d'être engagée au début du mois d'avril par l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (Masen) et la société saoudienne Acwa Power. Rappelons que le Maroc avait déjà inauguré en février 2016 le projet Noor I, et lancé la construction des volets II et III dont les travaux sont avancés à respectivement 76 % et 74 %.
Sahara en attraction
L'abondance du soleil et du vent attire de plus en plus les entreprises étrangères à investir dans le sud du Maroc, le Sahara, alors que le gouvernement s'est fixé comme objectif de générer 50% de son bouquet énergétique à partir de sources renouvelables.
L'annonce récente par Soluna, une société d'informatique new-yorkaise soutenue par Brookstone Partners, de construire un centre éolien à Dakhla, a confirmé l'attrait du cadre juridique et des incitations à l'investissement proposés par le Maroc dans les provinces du Sahara.
Sur le terrain, le Maroc a fait la preuve de réformes pertinentes et de choix énergétiques tournés vers l’avenir, à un moment où des voisins comme l’Algérie sont enlisés dans une dépendance totale à l’égard des sources d’énergie non renouvelables.
La décision de Soluna de construire un parc éolien à Dakhla est également pionnière dans la mesure où il s'agira d'un générateur d'électricité hors réseau pour alimenter l'extraction de cryptomonnaie. L'entreprise développe son parc éolien de 900 mégawatts et 37 000 acres dans un site de classe I où les vents dépassent les 22 milles à l'heure.
Cette usine s'ajoutera à un autre parc éolien de 201 MW lancé par la société marocaine Nareva à Boujdour pour un coût total de 400 millions d'euros.
À Tarfaya, un complexe s'étendant sur plus de 100 kilomètres carrés à travers le désert du Sahara a été lancé en 2015. Ses 131 éoliennes produisent suffisamment d'électricité pour alimenter chaque jour une ville de la taille de Marrakech.
Le Maroc a également lancé un nouveau modèle de développement pour les provinces du sud qui vise à renforcer l'infrastructure pour préparer les conditions d'investissement.
MN
Commentaires