Trump de plus en plus ferme, MBS de plus en plus enfermé …
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- 24 octobre 2018 --
- International
Alors qu’il ne s’était jamais exprimé sur l’affaire, Mohamed Ben Salmane (MBS) prend finalement la parole lors de la conférence de l’investissement qui se déroule en ce moment en Arabie Saoudite, ce fameux forum économique qui bat de l’aile cette année. Face à lui, un Trump qui n’en démord pas.
Donald Trump estime que l’héritier du trône saoudien pourrait être impliqué dans l’opération ayant conduit à la mort du journaliste Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier. Ainsi, il a confié aux journalistes du Wall Street Journal que c’est lui qui « gère les affaires » du pays.
Dans une interview accordée mardi au quotidien, le président américain sous-entend qu’il ne croît pas les affirmations du prince selon lesquelles la mort du journaliste est le fait d’hommes de main dépêchés en Turquie, sans l'autorisation des plus hautes autorités du royaume.
Interrogé sur la possible implication de MBS, Donald Trump répond : « Eh bien, le prince gère les affaires là-bas, surtout à ce stade, et si ça devait être quelqu'un, ce serait lui. » Le président américain se dit également persuadé que le roi Salmane, père de son fils, n'a pas été informé au préalable de l'opération.
Devant des journalistes à la Maison Blanche, Donald Trump décrit le meurtre du journaliste ainsi que les tentatives de dissimulation de l’affaire comme « un fiasco total ». Jared Kushner, le gendre du président américain est très proche du prince héritier saoudien et tente quant à lui de minimiser la responsabilité de son ami depuis le début de l’affaire.
Alors que l’Allemagne a annoncé qu’elle suspendait ses relations économiques avec Ryad concernant la vente d’armes, la France, quant à elle se retient pour l’instant de prendre une décision précipitée à moins que « l’implication de l’Arabie Saoudite ne soit avérée », a révélé, ce mercredi le porte-parole du gouvernement français dans un communiqué.
« Un incident hideux »
S’exprimant sur l’affaire pour la première fois, le prince Mohamed a dit maintenir les relations avec Ankara, « pas de rupture des liens avec la Turquie ». « Ceux qui sont derrière ce crime devront rendre des comptes », a-t-il ajouté. Peu convaincant…
Si les médias ainsi que les acteurs de la scène politique internationale maintiennent leurs accusations envers MBS, le président turc s’est jusqu’à présent gardé de l’incriminer directement. Ils ont d’ailleurs tous deux discuté « des efforts communs » à mettre en œuvre pour élucider le meurtre du ressortissant saoudien qui s’était exilé aux Etats-Unis depuis 2017.
Meriem Boucetta
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