L’Aquarius : une mort voulue et préméditée

L’Aquarius : une mort voulue et préméditée

Bloqué au port de Marseille et privé de pavillon par le Panama depuis deux mois, Médecins sans frontières (MSF) et SOS Méditerranée ont annoncé, jeudi 6 décembre, devoir « mettre un terme » aux opérations de sauvetage de leur navire humanitaire

« Renoncer à l’Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre », a déclaré dans un communiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée, en déplorant « les attaques incessantes dont le navire et ses équipes ont fait l’objet ». Mais il a fait savoir que l’ONG « explore déjà activement les options pour un nouveau navire et un nouveau pavillon », et « étudie sérieusement toutes les propositions d’armateurs qui lui permettraient de poursuivre sa mission de sauvetage »« Nous refusons de rester les bras croisés sur le rivage alors que des gens continuent de mourir en mer », a assuré M. Penard.

« C’est un jour sombre », a confié dans un communiqué la directrice générale de MSF, pour qui « la fin de nos opérations à bord de l’Aquarius signifie plus de morts en mer ».

Des péripéties favorisant la complication des opérations de sauvetage

Juin 2018 : le navire humanitaire est resté bloqué en Méditerranée pendant plusieurs jours avec à son bord 630 personnes. Après que l’Italie et la France aient refusé d’accueillir les migrants, le navire a finalement pu débarquer en Espagne, à Valence.  

Septembre 2018 : L’accusant d’enfreindre les procédures juridiques internationales concernant les migrants et les réfugiés pris en charge sur les côtes de la mer Méditerranée, le Panama retire son pavillon à l’Aquarius. Il ne sera alors plus autorisé à repartir avant d'avoir trouvé un autre pavillon.

Octobre 2018 : Le gouvernement italien restreint considérablement les possibilités pour les migrants d'obtenir un permis de séjour. Le texte prévoit aussi une procédure d'urgence afin de pouvoir expulser tout demandeur se montrant « dangereux ». Il réorganise aussi le système d'accueil des demandeurs d'asile.

Novembre 2018 : L’Italie demande la mise sous séquestre du navire humanitaire, après avoir mené une enquête qui a conclu que l’Aquarius, a fait passer 24 tonnes de déchets toxiques pour des déchets classiques.

MB

Commentaires