Le Conseil de sécurité approuve les observateurs de la trêve au Yémen

Le Conseil de sécurité approuve les observateurs de la trêve au Yémen

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé vendredi à l'unanimité le déploiement d'une équipe avancée des Nations unies chargée de surveiller le cessez-le-feu dans la région de Hodeida, au Yémen, après des jours de querelles qui ont opposé les Etats-Unis à l'allié britannique, a rapporté Reuters.

Après une semaine de pourparlers de paix parrainés par l'ONU en Suède, le groupe houthi aligné avec l'Iran et le gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite ont décidé la semaine dernière d'arrêter les combats dans la ville portuaire de Hodeida, sur la mer Rouge, et de retirer leurs forces. La trêve a commencé mardi.

Les 15 membres du Conseil de sécurité ont autorisé le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à déployer, pour une période initiale de 30 jours, une équipe préparatoire chargée de surveiller et de soutenir et de faciliter les négociations entre les parties belligérantes.

Il a également demandé à António Guterres de soumettre d’ici à la fin du mois des propositions sur les opérations de suivi pour le cessez-le-feu et le redéploiement mutuel des forces; appui à la gestion et aux inspections des ports de Hodeida, Salif et Ras Issa; et renforcement de la présence des Nations Unies dans la région de Hodeida.

António Guterres est également tenu de faire rapport au Conseil de sécurité chaque semaine sur la mise en œuvre de la résolution, qui approuve l'accord de cessez-le-feu conclu en Suède.

Le Conseil de sécurité s'est querellé à propos du texte rédigé par les Britanniques depuis lundi et, dans un geste inhabituel, les États-Unis, mécontents des efforts de la Grande-Bretagne, ont présenté leur propre version jeudi. Traditionnellement, les pays proposent des amendements à un projet plutôt que de présenter leur propre texte.

Le texte américain, qui a été lu par Reuters, reflète le libellé britannique qui met l'accent sur l'accord de cessez-le-feu et autorise le soutien de l'ONU. Cependant, Washington avait dépouillé le langage de la crise humanitaire.

La résolution adoptée vendredi a retenu une partie de la langue britannique sur la crise de l'aide. Le conflit a poussé le Yémen appauvri au bord de la famine avec des millions de personnes qui dépendent de l'aide alimentaire. Plus de 80% des importations yéménites transitaient par le port de Hodeida, mais cela a ralenti.

La résolution «appelle le gouvernement du Yémen et les Houthis à lever les obstacles bureaucratiques aux flux de fournitures commerciales et humanitaires, y compris le carburant, et les parties à assurer le fonctionnement efficace et durable de tous les ports du Yémen».

Les Etats-Unis ont également voulu condamner l'Iran pour la violation d'un embargo sur les armes imposé au Yémen, mais la Russie s'y est opposée, ont déclaré des diplomates. L'Iran a nié à plusieurs reprises des accusations selon lesquelles il aurait fourni des armes aux Houthis du Yémen.

Afin de parvenir à un consensus, la Grande-Bretagne devait couper les mots sur «la nécessité d'enquêtes transparentes, crédibles et opportunes sur les violations présumées du droit international humanitaire» et sur la responsabilisation des responsables.

Une coalition militaire saoudienne est intervenue au Yémen en 2015 pour soutenir les forces gouvernementales. Les Nations Unies et les pays occidentaux ont reproché à la coalition d'avoir tué un grand nombre de civils, y compris des enfants.

Les pays occidentaux, y compris les États-Unis et la Grande-Bretagne, ont fourni des armes et des renseignements aux membres de la coalition.

«Plusieurs membres permanents du Conseil ont aidé à protéger la coalition dirigée par l'Arabie saoudite des pressions et leur vendent toujours des armes. Cela devrait cesser immédiatement », a déclaré Louis Charbonneau, directeur des Nations Unies à Human Rights Watch.

La rédaction

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