Algérie : Ouyahia réagit aux manifestations contre un 5e mandat de Bouteflika
Pendant que les Algériens sont dans les rues, afin de contester contre la candidature pour un 5ème mandat du président sortant Bouteflika, le premier ministre Ahmed Ouyahia, reste de son côté serein, soutenant que ces marches sont jusqu’à présent pacifiques. « Un nombre important de citoyens sont sortis dans la rue dans plusieurs villes du pays, notamment vendredi dernier. Je rappelle que la Constitution garantit aux citoyens le droit du rassemblement pacifique dans le cadre de la loi. Dieu merci, toutes ces marches ont été pacifiques », a déclaré le Premier ministre lundi 25 février.
En effet, le droit à la manifestation est garanti par l’article 49 de la constitution : « La liberté de manifestation pacifique est garantie au citoyen dans le cadre de la loi qui fixe les modalités de son exercice ».
« Néanmoins, j’appelle tout le monde, notamment la société, à la vigilance, pour au moins deux raisons. D’abord parce que ces appels émanent de parties anonymes. Les appels ont été cette fois à des marches pacifiques, mais peuvent revêtir demain un caractère différent. La deuxième raison qui nous incite à inviter les citoyens à la vigilance, c’est la crainte de dérapages dangereux. On a eu hier un petit échantillon de ce risque de dérapage avec les appels aux élèves à marcher », a-t-il ajouté tout en saluant le « professionnalisme des forces de sécurité qui ont su préserver l’ordre public avec des méthodes pacifiques également ».
En commentant les revendications des manifestants, Ahmed Ouyahia sort la carte de la « souveraineté » et de la « démocratie ». « Je réaffirme que cette élection aura lieu dans moins de deux mois et sera pour notre peuple l’occasion de choisir en toute liberté et souveraineté. Tout le monde a le droit de soutenir un candidat ou de s’opposer à un candidat. Mais tout doit se faire à travers l’urne, de façon pacifique et civilisée », tranche-t-il. « Je pense qu’après tout ce qu’elle a vécu comme douleurs et connu comme réformes et développement, l’Algérie est arrivée aujourd’hui à cette possibilité de choisir dans le calme, pacifiquement et d’une manière civilisée ».
Et sans étonnement, le premier ministre n’a pas manqué d’encourager la réélection du président sortant, malgré les incessantes revendications. « Le président de la République s’est engagé, s’il est réélu, à organiser une conférence nationale de consensus sans précédent dans l’histoire de l’Algérie. Une conférence ouverte à tous et où tous les sujets pourront être débattus, à l’exception des constantes nationales et le caractère républicain de l’Etat. Ce sera une porte ouverte à tous, politiques, organisations sociales ou économiques ainsi que les représentants des jeunes pour apporter leurs propositions de changement, même un changement radical de la Constitution », a-t-il rappelé.
Le haut responsable algérien a pour conclure, rappeler quelques lignes de l’histoire de son pays : « Responsables ou simples citoyens, nous sommes tous les enfants d’un même peuple. On peut être d’accord ou diverger, mais nous sommes tous des enfants de l’Algérie, une Algérie qui a connu les larmes et la tragédie. Tout le peuple a le droit de vivre dans la paix et la stabilité. La loi garantit le droit de manifester pacifiquement et j’espère que l’expression continuera à se faire pacifiquement et que la démocratie algérienne en sortira victorieuse ».
MB
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