« Mauritius Leaks », ou les pratiques fiscales opaques de l'Île Maurice
Après le Panama, le Luxembourg, c’est au tour de l‘Île Maurice d‘être épinglée pour pratiques fiscales douteuses.
Le Consortium international des journalistes d’investigation a publié ce mardi les « Mauritius Leaks » : 200 000 documents, envoyés anonymement et provenant d’un cabinet spécialiste de la finance off-shore. Ils dévoilent les dessous d’une gigantesque machine à optimisation fiscale dont les pays africains seraient les premières victimes.
L‘île dispose d’un vaste réseau de conventions signées avec ces pays africains par le biais duquel elle réduit au maximum la charge fiscale pesant sur les multinationales, qui profitent du faible taux d’imposition à l‘Île Maurice pour y loger leurs bénéfices.
Ces multinationales ne payent ainsi qu’un faible taux sur les profits réalisés en Afrique, puis règlent le reste de leurs impôts au fisc mauricien qui ne leur demande quasiment rien. Les profits sont ensuite rapatriés vers les actionnaires.
De nombreuses entreprises comme le franco-japonais CFAO, ou le géant du négoce suisse, Trafigura, se ruent à Maurice pour échapper à l’impôt dans leur pays.
Le Zimbabwe, le Kenya ou encore le Rwanda, auraient ainsi perdu des millions de dollars au profit de multinationales. Le Sénégal a évalué à 150 millions de FCFA, soit près de 230.000 euros, les pertes liées à la convention signée avec Maurice.
Commentaires