Cinéma :« Adam », une nouvelle vision sur les femmes célibataires

Cinéma :« Adam », une nouvelle vision sur les femmes célibataires

La problématique des femmes célibataires est sans conteste un sujet qui a été traité à maintes reprises par des films marocains et arabes. Or, le long-métrage “Adam”, de la réalisatrice marocaine Maryam Touzani, aborde cette question sociétale d’une manière diamétralement différente.

“Adam”, premier long-métrage de Maryam Touzani, a été présenté lundi soir dans le cadre de la compétition long-métrage de la troisième édition du festival du film Al Gouna de Hurghada (nor-est de l’Egypte). A travers ce film, la réalisatrice marocaine a réussi à démembrer et analyser une problématique sociétale qui continue d’exercer des effets néfastes sur la société.

Le film retrace l’histoire d’une jeune femme enceinte, Samia (interprété par Nisrine Radi), qui frappa un jour, dans la médina de Casablanca, à la porte de Abla (Loubna Azabal), veuve et mère d’une fillette de 8 ans et qui tient un magasin de pâtisseries marocaines.

A ce moment, Abla était loin d’imaginer que sa vie changera à jamais. Une rencontre fortuite du destin, deux femmes en fuite, et un chemin vers l’essentiel.

Pour le critique de cinéma algérien, Nabil Hajji, “Adam” est un film sombre et chargé, où la réalisatrice aborde un sujet féministe, humaniste et particulier, avec un langage fort, réussissant au passage à transformer un espace fermé en un lieu de rêve et de joie.

« Adam n’évoque pas seulement la situation de la femme marocaine. Il revient sur la situation de la femme en général, tout en ouvrant des perspectives pleines d’espoir et de bonheur », a-t-il déclaré à la MAP.

D’une simple rencontre fortuite entre Samia, enceinte suite à une relation extraconjugale, et Abla, veuve, qui vit seule avec sa fille Warda, la réalisatrice et scénariste Maryam Touzani nous invite à découvrir comment Samia a réussi à aider Abla à briser le mur du silence et du chagrin et à l’extirper de son passé douloureux, suite au décès de son mari, a-t-il expliqué.

Bien que le film soit inspiré de faits réels, nuance le critique algérien, les personnalités, l’enchainement des faits et le renforcement de la relation entre Samia et Abla ont permis au film d’être en cohérence avec son espace, ajoutant que la naissance de “Adam” n’est que l’incarnation du défi relevé par les deux femmes, qui ont fait face, ensemble, à un destin commun et rude.

Grâce à ses caractéristiques esthétiques et artistiques, ce long-métrage démontre que Maryam Touzani est une scénariste et réalisatrice prometteuse sur la scène cinématographique marocaine et arabe, car elle a su suscité plusieurs questionnements sur la situation de la femme dans nos sociétés.

Aux yeux du critique du cinéma, Abdelkrim Ouakrim, Maryam Touzani à travers son premier long métrage “Adam” raconte avec brio une histoire sociale qui se déroule dans un espace presque fermé (une maison) entre deux femmes, Samia et Abla qui ont développé avec le temps une belle relation d’amitié .

Née à Tanger en 1980, Maryam Touzani a débuté sa carrière dans le journalisme avant de se spécialiser au cinéma après des études à Londres.

En 2011, elle a réalisé sont premier court métrage , “Quand ils dorment”, suivi de “Sous Ma Vieille Peau” en 2014 , et “Aya va à la plage” (2015). En 2017, elle a participé en tant qu’actrice au long métrage “Razzia” de Nabil Ayouch.

Maryam Touzani a représenté le Maroc à la 72è édition du festival de Cannes.

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