Echanges commerciales : Le Maroc impose un rééquilibrage
Après les complications sur l’importation des cahiers tunisien au Maroc avec un système de dumping, les autorités du pays à savoir le ministère de l’industrie et le ministère de l’économie avaient décidé conjointement de fixer les taux des droits antidumping à appliquer sur les cahiers tunisiens entre 15 et 27%, et ce sur une durée de 5 ans. Cette décision faisait suite à une importation en grande quantité de cahiers venant de la Tunisie avec des prix non concurrentiels sur le marché marocain car étant très inférieur à la norme.
Exit l’équation des cahiers tunisiens, le Maroc doit faire face au textile turque. Sur le volet, les autorités du royaume souhaitent améliorer la balance commerciale bilatérale déséquilibrée en imposant des tarifs assez importants.
La raison est que les textiles turcs sont désormais de plus en plus chers pour les consommateurs marocains et pour atténuer les contrecoups, le royaume a imposé un taux de droit de 27% sur les vêtements importés de Turquie. L'imposition de tarifs est le résultat d'un conflit commercial croissant entre les deux pays, qui met de plus en plus en danger l'accord de libre-échange de 2004. Selon l’Economiste, le nouveau tarif imposé aux Turques est en vigueur depuis le 1er janvier 2020 et doit initialement s'appliquer jusqu'au 31 décembre 2021.
Pour rappel, le Maroc et la Turquie ont signé un accord de libre-échange en 2004 et l'ont mis en œuvre en 2006. Au cours des 14 dernières années, le commerce maroco-turc a considérablement augmenté avec en prime beaucoup de ventes de textiles turcs au Maroc. D’ailleurs les échanges en 2018, ont atteint un volume de 9,6 milliards de dirhams. Les textiles sont l'une des principales exportations de la Turquie vers le Maroc et représentent près de 50% de leurs exportations totales soit 21,5 milliards de dirhams en 2018.
Pour arrondir les angles, le ministre du Commerce Moulay Hafid Elalamy a rencontré le ministre turc du Commerce Ruhsar Pekcan à Istanbul en novembre pour discuter de l'accord de libre-échange. Le point de discorde est la balance commerciale déséquilibrée entre les deux pays.
Lors de cette rencontre, le ministre Elalamy a publiquement laissé entendre que le Maroc pourrait rompre l’accord de libre-échange avec la Turquie à la fin de l’année après que des informations ont révélé que la Turquie continue de faire obstacle aux importations marocaines, violant ainsi l'accord de libre-échange.
Mouhamet Ndiongue
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