Environnement : L’impératif écologique !
Il y a beaucoup à faire dans la gestion des déchets au Maroc. Le gouvernement investit dans des centres d'élimination des déchets, mais c'est loin d'être suffisant car la question de l'élimination des déchets est à l'ordre du jour au parlement où il est débattu sur les amendements de la Loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination promulguée par le dahir n° 1-06-153 du 30 chaoual 1427 (22 Novembre 2006). (B.O. n° 5480 du 7 décembre 2006).
Pour une volonté politique affichée, l'élimination des déchets au Maroc a encore beaucoup à rattraper en termes de durabilité. Et il y a de plus en plus de privé et l'accumulation de piles de déchets industriels, les défis augmentent. Dans le même temps, des opportunités commerciales se présentent pour les entreprises nationales comme étrangères. En assez peu de temps, le Maroc a connu un développement industriel et infrastructurel remarquable, notamment dans les zones métropolitaines de Tanger, Casablanca et Rabat, mais vu le contexte du développement des déchets industriels et pharmaceutiques les conséquences que cela pourraient engendrer sur le plan sanitaires sont toujours existantes. En 2008, le gouvernement, avec le soutien de la Banque mondiale, a adopté le programme National des Déchets Ménagers (PNDM), vise essentiellement à assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte de 85% en 2016 et 90% en 2020. Dans ce programme, d’un coup de 40 Mrds de DH.
La collecte et nettoiement occupait une grande partie avec 72 % du budget, suivi de la réalisation et exploitation des décharges contrôlées pour 14,6 %, de la réhabilitation et fermeture des décharges sauvages avec 6,3 % d’études, suivi et contrôle pour 3,5 %. Le tri, recyclage et valorisation ainsi que la communication, sensibilisation et formation avaient un faible investissement avec 1,8% du budget chacun.
Tout au long de l'année 2020, la construction de 19 nouveaux centres de recyclage des déchets doivent être achevée. Cela s’inscrit dans le «programme national de gestion des déchets ménagers» est conçu pour promouvoir la collecte et le traitement des déchets et assurer le contrôle d’environ 90% des déchets ménagers.
Le gouvernement a investi entre 2008 et 2018 plus de 2,4 MMDH dans la gestion des déchets ménagers. Le PNDM avait également pour objectif d'assurer un taux de recyclage de 20% des déchets ménagers en 2020, alors qu’en 2018, le quota était le seulement environ 10%.
Le Maroc dans son ensemble recèle divers déchets dont ceux de construction et de démolition, déchets industriels, déchets ménagers et similaires et déchets pharmaceutiques qui dernièrement a été évalué à 22.000 T pour l’année 2019.
Malgré les plans stratégiques du gouvernement pour collecter, traiter et recycler les déchets, il reste beaucoup à faire. Toutefois, la production accélérée de déchets ne ralentit pas dans les zones métropolitaines. Aujourd’hui, le Maroc compte environ 7,5 millions de tonnes de déchets ménagers, dont environ 8% sont fabriqués à partir de papier et de carton. L'accélération du processus d'industrialisation du Maroc - combinée à une urbanisation croissante – doit ouvrir à un nouveau paradigme de gestion pour face à de nouveaux défis. Ce changement de stratégie dans la gestion des déchets est nécessaire et doit ouvrir la voie vers une économie circulaire verte.
La problématique de la collecte
Les déchets ménagers, commerciaux et industriels sont généralement déposés dans des centres urbains ouverts dans les zones périphériques.
Ces décharges posent des problèmes de santé notamment en raison de leur proximité avec des eaux souterraines ou de pluies. Selon le ministère de l'Énergie, les Mines et de l'Environnement, il y avait 220 décharges à l'échelle nationale en 2017, dont 45 dans des décharges contrôlées ont été rénovées. L'objectif extrêmement ambitieux du ministère est d’arriver à 100% en 2020. Les décharges contrôlées résultant de la rénovation entamée en 2018 dont une cinquantaine de sites n'étaient pas considérés comme inoffensifs de point de vue environnemental. Pour les centres de stockage CEV (Centres d'Enfouissement et de Valorisation), 25 d'entre eux sont actuellement en opération de réalisation selon le ministère. Ce nombre devrait être porté à 50 d'ici la fin de 2020.
Financement vert: l’exemple de la CDG
Au cœur de la politique du « financement vert », CDG Capital propose une offre globale et intégrée en faveur des projets verts. En étant accréditée par le fonds vert pour le climat (Green Climate Fund), CDG Capital peut canaliser des fonds pour financer des projets nationaux de lutte contre le changement climatique dont le coût total peut atteindre jusqu’à 250 MUSD/projet
En guise d’exemple, on peut citer la structuration financière, à laquelle a contribué CDG Capital, de la plus grande station de dessalement dans le monde en matière de capacité (capacité de production de 400.000m3/j à terme, pour l’irrigation et l’eau potable) située à environ 40 km au sud d’Agadir.
Le Fonds Vert pour le Climat s’est assuré, à travers une due diligence à garantir une gestion professionnelle, responsable et transparente de ses fonds, qui s’élèvent aujourd’hui à plus de 10 milliards USD et sont amenés à atteindre les 100 milliards USD.
Cette accréditation vient couronner les efforts de CDG Capital en matière de responsabilité environnementale et de lutte contre le réchauffement climatique, confortant ainsi son positionnement de conseiller financier éclairé sur la thématique de la Finance Climat. La confiance du Fond a permis à CDG Capital de devenir l’institution incontournable pour la mise en œuvre de projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique dans le Royaume.
Economie circulaire : les ambitions de l’OCP
Chaque année, le monde consomme 1,7 fois de ce que produit la terre comme ressources. D’ici 2050, si rien ne change, ce taux sera multiplié par deux sous l’effet de la croissance démographique et économique. L’enjeu est donc de répondre aux besoins de consommation croissants – dans un souci, entre autres, de sécurité alimentaire - mais tout en préservant au maximum les ressources. L’économie circulaire est aujourd’hui clairement un moyen permettant d’atteindre cet objectif. C’est en tout cas le pari que prend OCP en ambitionnant d’être champion de l’économie circulaire dans l’industrie des fertilisants.
Empruntant cette voie, le Groupe OCP se fixe des objectifs ambitieux en lançant son Programme d’Economie circulaire articulés autour de quatre programmes majeurs : la préservation de la ressource, la production durable, la consommation raisonnée et la création de valeur par la transformation et le recyclage. Cette approche circulaire vise à créer non seulement une nouvelle dynamique verte au sein du Groupe, mais favorise également la symbiose avec l’écosystème industriel et la collaboration avec les communautés.
Une vision intégrée articulée autour de quatre programmes majeurs
A ce propos, l’OCP se fixe des objectifs ambitieux :
« 100% d’électricité propre dont la totalité de la production d’origine éolienne, solaire ou co-générée ~25% de l’électricité propre nationale produite par OCP (soit ~14% de la consommation nationale annuelle en électricité) ;
Zéro consommation d’eau conventionnelle où, la totalité de la consommation d’eau issue du dessalement d’eau de mer ou de l’épuration des eaux usées ;
Réhabiliter les mines au bénéfice de la communauté avec la multiplication des terres exploitées chaque année. En plus de la création de 60 000 emplois saisonniers et de 2000 emplois permanents dans le secteur agricole ;
Maîtrise des émissions et gestion des effluents où, il s’agira d’exploiter toutes les avancées technologiques disponibles pour réduire les émissions et les rejets ;
Maximiser la valorisation du phosphate à faible teneur et récupération des éléments valorisables de la roche
Implémenter une agriculture « intelligente » avec le développement des « Smart Fertilizers » via des solutions innovantes et intégrées pour accompagner le fermier ;
Développer les Smart Fertilizers avec des solutions innovantes et intégrées pour accompagner le fermier
Faire des déchets une nouvelle source de valeur où 24 000 tonnes de déchets industriels à valoriser chaque année, avec un potentiel de création d’emplois
24 000 tonnes de déchets industriels à valoriser chaque année, avec un potentiel de création d’emplois. »
La STEP de Safi
Dans sa dynamique pour la rationalisation de la consommation de l’eau l’OCP va miser 480 millions de dirhams pour la valorisation des eaux usées de la ville de Safi. Une convention de partenariat a été signée entre le groupe, la province et la commune de Safi, la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité (RADEES) et l’Agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia (ABHOER) portant sur l’épuration des eaux usées de la ville de Safi et leur valorisation.
Cette convention permettra la réalisation, d’une part, d’une station de prétraitement et d’un système de pompage mobilisant un budget de 100 millions de dirhams par la RADEES et, d’autre part, d’une station d’épuration (STEP) pour un budget prévisionnel de 480 millions pris en charge par le groupe phosphater.
La STEP de Safi permettra l’épuration des eaux usées et leur réutilisation industrielle. «La ville de Safi sera dorénavant dotée d’une infrastructure visant à traiter les eaux usées non valorisées actuellement, ce qui constitue un gain écologique énorme pour la ville. Outre son apport environnemental, ce projet garantira la réutilisation de 8 millions de mètres cubes d’eau annuellement au niveau du complexe de l’OCP à Safi, contribuant ainsi à la préservation des ressources nationales en eau douce», explique l’OCP.
Cette station vient s’ajouter aux autres STEP réalisées par le groupe et déjà opérationnelles dans les villes de Khouribga , Benguérir et Youssoufia. «Conformément à la stratégie de développement durable du groupe OCP, ce projet vient illustrer son engagement sociétal vis-à-vis des communautés et s’inscrit pleinement dans le cadre de son programme Economie Circulaire. Ce dernier vise à satisfaire 100% de ses besoins en eaux industrielles à partir d’eaux non conventionnelles», détaille-t-il.
Rappelons que plus de 3,5 milliards de dirhams ont été mobilisés depuis 2008 pour allier la rationalisation de l’utilisation des ressources hydriques et la satisfaction des besoins actuels et futurs des installations industrielles du groupe.
La volonté politique clairement affichée
«Les discussions sur la révision de la loi 28.00 sur la gestion des déchets et leur élimination ont débuté au Parlement afin de renforcer les principes d’économie circulaire», a déclaré Benyahya, en marge d’une rencontre organisée autour de l’économie circulaire et de l’économie bleue.
Selon le ministère, le principal amendement à cette loi portera sur l’introduction de la Responsabilité élargie du producteur (REP).
Cette nouvelle disposition si elle est adoptée engagera le producteur à s’entendre avec des acteurs de son écosystème pour mettre en place un dispositif de collecte des déchets en fin de vie et de recyclage. «À défaut, le producteur aura à payer une contribution à la collectivité qui mettra en place, elle-même, le dispositif», a-t-il ajouté.
La Recherche-Développement est l’autre facteur clé de cette réforme. Jugée comme le «nerf de la guerre», elle permettra l’utilisation de l’hydrogène pour «décarboniser» un ensemble de secteurs industriels, notamment les transports longues distances, les produits chimiques et le fer et acier.
«Il faut changer les paradigmes. C’est un domaine toujours sous exploité, mais avec un énorme potentiel», a relevé Abderrahim Ksiri, membre du bureau du CESE, plaidant pour l’émergence de l’économie bleue au Maroc.
Mouhamet Ndiongue
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