Les femmes administrateurs d’entreprises font tinter les cloches…
Le CFA, ce n’est pas seulement la monnaie d’Afrique appelée à disparaître, mais aussi le Club des Femmes Administrateurs d’entreprises, vouées à se renforcer. Le CFA a tenu en ce jour du 10 mars un point de presse dans les locaux de la Bourse de Casablanca, à l’occasion de l’évènement « Ring The Bell for Gender Equality », pour revenir sur les enjeux de la présence des femmes dans les organes de gouvernance et l’action de CFA.
Dans le sillage de la Journée internationale pour les droits de la femme, et avec Neila Tazi à la manœuvre, le CFA a tenu sa réunion avec les médias pour rappeler son engagement en faveur d’une présence accrue des femmes dans les directions d’entreprises. Fondé en 2012, le CFA compte aujourd’hui très exactement 62 femmes, de tous bords et de tous horizons, qui s’activent.
Et de fait, de 7% de femmes administrateurs de sociétés cotées en 2012, elles représentent aujourd’hui 15%, ce qui est tout simplement le double. Le Maroc est ainsi classé 11ème en Afrique, ce qui est une performance à saluer. A titre de comparaison, en France, 43,7% des administrateurs d’entreprises cotées au SBF120 sont des femmes (contre 11% voici 20 ans), contre 40% à la Norvège, par exemple.
Mais il reste du travail à abattre, puisque sur les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca, 60% sont exclusivement masculines et 25% alignent une seule dame dans leurs aréopages dirigeants.
Pourquoi donc insister autant pour faire adhérer des femmes dans les Conseils d’administration ? Parce que l’égalité des genres, c’est bien… parce qu’elles et eux sont complémentaires… mais aussi et surtout parce que le lien entre mixité et performance est démontré et quantifié.
Ainsi, dans les 53 entreprises africaines comptant le plus de femmes dans leurs CA (sur un échantillon de 210), la marge opérationnelle est en moyenne 20% supérieure à celle de la moyenne sectorielle, nous apprend McKinsey. En outre, sur les 300 entreprises dans le monde, celles comptant le plus de femmes dans leur comité exécutif affichent un écart positif de rendement de capitaux propres de 47% et une proposition supérieure de 55% des résultats d’exploitation, par rapport à celles exclusivement masculines.
Et c’est ainsi qu’au Maroc, les choses avancent en matière de parité et d’accès des femmes aux hauts postes de responsabilité, malgré les résistances et les oppositions. Et la présidente du CAF, Amina Figuigui, insiste sur le fait que « les membres du CFA sont toutes fortement animées par cette conviction qu’une présence significativement renforcée des femmes dans les organes de gouvernance est avant tout une question d’intérêt général et de performance économique ». On la croit.
Le combat reste cependant d’actualité, et malgré la cloche de la Bourse de Casablanca qui a tinté en faveur de la parité et en présence de son très souriant directeur Karim Hajji, le chemin est encore long, et pour l’instant encore pavé de prose…
AB
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