Coronavirus : le gouvernement va déplafonner les emprunts extérieurs
Un Conseil de gouvernement se tiendra, lundi après-midi, sous la présidence du Chef du gouvernement, Saadeddine Elotmani.
Selon un communiqué du Département du Chef du gouvernement, le conseil suivra, au début de ses travaux, un exposé du ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration sur le respect des dépenses de l’État et des institutions publiques dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
Lors de la séance du Conseil, il sera procédé à l’examen d’un projet de décret-loi relatif au déplafonnement des emprunts extérieurs. Cette décision viserait à permettre au royaume de faire à la crise économique.
Selon le HCP dans son dernier rapport sur les prévisions économique, la dette publique cumulée (Taux d’endettement mondial) devrait tomber sous le niveau de 2018 en 2020 et être de 80,7% (81,0% en 2018 et 81,3% attendu en 2019). Parallèlement au déficit budgétaire, le Maroc parcourt les repères recommandés du FMI ou de la zone euro. Selon les critères de convergence de l'UE (principalement appelés critères de Maastricht), il est recommandé pour un environnement économique positif que le taux d'endettement public soit inférieur à 60% du PIB et qu'un déficit budgétaire inférieur à 3% soit maintenu. Le taux d'inflation ne devrait pas être supérieur de plus de 1,5 point de pourcentage à celui des trois États membres les plus stables. Cependant, ces critères sont principalement liés à l'Europe.
Dans ce même rapport, le HCP, se référant aux informations fournies par le ministère des Finances, a annoncé un déficit budgétaire de l'administration centrale. Selon, le ministère la Maroc s'attend à un déficit de 3,5% pour la prochaine année 2020 (après 3,7% en 2018 et attendu 3,6% en 2019), mais depuis l’accélération de la crise du coronavirus, les prévisions selon les experts iraient en dessous de zéro. Les dépenses sociales élevées et les investissements dans l'éducation et les forces armées, y compris la modernisation des systèmes d'armes et l'introduction du service militaire général, limitent les économies potentielles. Au Maroc, il faut actuellement assumer un déficit budgétaire structurel qui peut être réduit soit par une épargne douloureuse, soit par une augmentation substantielle des recettes. La réduction des paiements sociaux ou des subventions ou les augmentations d'impôts ne sont pas applicables au niveau national. Le Maroc a donc besoin d'une croissance économique nettement plus élevée pour générer les revenus supplémentaires dont il a besoin. A moins qu’il s’ouvre à l’international pour des emprunts.
Mouhamet Ndiongue
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