Renault pourrait emprunter 5 milliards d’euros pour affronter la crise Covid-19
Le constructeur automobile français Renault envisage de faire recours à des prêts bancaires garantis par l’État qui pourraient atteindre 4 à 5 milliards d’euros pour faire face à la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19, a indiqué vendredi son président, Jean-Dominique Senard.
« Nous travaillons sur des idées de prêts bancaires qui seraient garantis par l’État et qui un jour ou l’autre seraient destinés à être remboursés ce qui fait que nous ne pèserons pas sur les finances de l’État », a déclaré Senard à la chaîne RTL.
« Je suis absolument certain que ça devrait permettre de passer la mauvaise période que nous vivons aujourd’hui», a-t-il ajouté.
La Commission européenne avait autorisé un plan d’aide français qui devrait mobiliser un montant de 300 milliards d’euros, afin de garantir le maintien de la liquidité des entreprises de l’Hexagone touchées par la crise liée au coronavirus.
Senard a en outre écarté le scénario d’une renationalisation de Renault, dont l’État détient 15%. « Aujourd’hui nous ne sommes pas dans cette perspective », a-t-il affirmé.
Pour faire face à cette crise, le président de Renault a décidé que les dividendes de 2019 ne seraient pas versés aux actionnaires, et a diminué son salaire de 25%.
Il a par ailleurs fait état de la mise en place d’un plan sanitaire pour ses équipes à la sortie du confinement, formulant le souhait que ces dernières puissent reprendre le travail dans les usines en août.
Le président de Renault a affirmé que des licenciements ou des fermetures d’usine n’étaient pas à l’ordre du jour, même s’il était clair qu’il fallait penser à l’avenir qui « serait un avenir très compétitif ».
« Si des décisions de cette ordre devait arriver, il n’y aurait en tout cas aucune souffrance sociale », a-t-il assuré.
L’industrie automobile est l’un des secteurs les plus touchés par la crise économique induite par le coronavirus, aux côtés de l’aérien, la construction, l’hôtellerie et la restauration.
Le marché automobile français a chuté de 72,2% en mars et devrait baisser de 20% sur l’année, dans le sillage de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie du Covid-19, selon des chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).
Le gouvernement français avait évoqué dernièrement la possibilité de recourir à la nationalisation de grandes entreprises françaises pour les protéger face à la crise économique engendrée par l’épidémie du Covid-19.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire avait assuré la semaine dernière que les éventuelles nationalisations de fleurons de l’économie française ne seront que « temporaires ».
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