Crédits.bancaires : les banques divisées sur les modalités du moratoire
Face au covid-19, la solidarité affichée par les banques commerciales marocaines à leurs clients à travers des moratoires temporaires pour le remboursement de leurs dettes fait débat à mesure que se dévoilent les conditions d'application des diverses mesures prises. Selon le quotidien L'Economiste du 6 mai, des frais de dossier ne sont pas appliqués, mais l’allongement de l’échéance de remboursement engendre des intérêts supplémentaires et augmente le coût initial du crédit.
Le défi réside dans la manière dont sont pris en compte les remboursements reportés durant le moratoire. Dans la zone UEMOA, la Banque centrale a pris le soin de préciser aux banques que les moratoires accordés seront logés dans un compte spécial réservé aux opérations en lien avec le covid-19. Cette disposition, semble-t-il n’a pas été prise au Maroc.
Selon L’Economiste, en rééchelonnant son crédit durant cette période, le client augmente mécaniquement le coût de son crédit. «Les intérêts sont, dès lors qu’ils ne sont pas payés, considérés par la banque comme du capital restant dû. Ainsi, si ce capital augmente, les intérêts aussi», explique une source citée par le journal. «Nous n’appliquons aucune majoration du taux contractuel. Cependant, pour les clients qui demandent un rallongement de la durée du crédit de 3 mois, les échéances reportées s’ajouteront au capital et seront productives d’intérêts», a d'ailleurs déclaré Idriss Bensmail, Directeur général adjoint de la BMCI. Et ce sans oublier le coût de l’assurance emprunteur.
Dans la pratique, les banques mettraient ensemble les reports de paiement au montant principal des dettes. Lorsque les remboursements vont reprendre, les intérêts à rembourser seront comptabilisés sur ces montants principaux, ajoutés aux intérêts en sursis avec pour conséquence une hausse de la note à payer par les débiteurs.
Selon des rapports concordants, 416 000 demandes de report de remboursement d'intérêts ont été soumises par diverses catégories de personnes pour un montant cumulé de 33 milliards de dirhams 95% ont reçu un avis favorable.
La note pourrait être salée à la fin de la période de grâce, surtout si les activités n'ont pas repris à leur vitesse de croisière.
MN
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