2020, l’année de tous les records pour l’e-commerce
Si la crise pandémique a porté un coup dur à l’activité économique au Maroc, l’e-commerce a tiré son épingle du jeu durant l’année 2020 qui a vu l’explosion des achats en ligne au grand bonheur des sites marchands, ayant su mettre à leur profit les mesures de confinement et les contraintes de distanciation sociale.
Alors que le covid-19 battait son plein, imposant au passage des restrictions de mobilité sans précédent, le désir d’achat ne s’est pas éteint chez les e-shoppers qui ont trouvé refuge dans les sites d’e-commerce pour assouvir leurs divers besoins allant des plus basiques à l’achat des articles de luxe et des gadgets technologiques de dernier cri.
A en croire les chiffres du centre monétique interbancaire (CMI), l’activité de e-commerce battait des records au cours de cette année exceptionnelle qui tire à sa fin. « Les sites marchands et sites des facturiers affiliés au CMI ont réalisé 10 millions d’opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, marocaines et étrangères, pour un montant global de 4,3 milliards de dirhams durant la période des 9 premiers mois de 2020, en progression de 41,5% en nombre et 24% en montant par rapport à la même période de 2019 », précise le CMI.
L’activité reste très fortement dominée par les cartes marocaines qui ont enregistré 9,7 millions de transactions soit 4,1 MMDH, concentrant 96,5% du nombre de transactions, ajoute le CMI.
Cette croissance spectaculaire est soutenue par une connectivité plus large des marocains qui ont accès de plus en plus à des services d’internet haut débit et des smartphones à la portée de tous les budgets , facilitant ainsi les achats en ligne qui représentent une alternative sûre et sécurisée pour des consommateurs soucieux des risques de contamination par le Covid-19 qui s’accentuent dans les lieux de grande fréquentation comme les centres commerciaux.
En effet, le parc des abonnés Internet au Maroc s’est établi à fin 2019 à plus de 25 millions, soit un taux de pénétration de 71,33%, alors que le parc de la téléphonie mobile a atteint 46,67 millions, soit un formidable taux de pénétration de 131,14%, selon les chiffres de l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunication.
Conscients du gisement de croissance non négligeable offert par le e-commerce, les opérateurs marocains n’ont pas cessé de digitaliser leur offre et d’atteindre de nouveaux clients au delà de leurs points de vente physiques, en offrant la possibilité de commander des produits en ligne et de se faire livrer.
Les consommateurs marocains font appel aux sites marchands pour se procurer un large éventail de produits et de services, dont les tarifs peuvent s’avérer d’une grande compétitivité, eu égard aux charges d’exploitation optimisées de ces opérateurs dont la présence est uniquement virtuelle, à l’opposé de leurs concurrents classiques dont les coûts onéreux d’exploitation peuvent tirer leur prix final vers le haut au détriment de leur compétitivité.
Selon une étude réalisée par le groupe Sunergia sur le e-commerce au Maroc, plus de 1.000 sites d’e-commerce sont actifs en 2019 dont près de 500 sites créés en 2019 et 300 qui ont démarré leur activité cette même année.
L’étude révèle que 60% des internautes déclarent avoir déjà effectué des achats de produits/ services ou des paiements en ligne, notant que 37% des e-consommateurs achètent des produits liés à la mode, comme des vêtements ou des chaussures. « Si on s’intéresse aux jeunes âgés de 18 à 24 ans, ils sont plus de 50% à acheter des produits de mode en ligne ».
Derrière, 27% des cyberconsommateurs payent leurs réservations et frais d’hôtels, leurs billets de train ou d’avion sur internet, précise Sunergia, notant que 24% achètent des repas en livraison comme avec Jumia Food ou Glovo.
« La dernière catégorie concerne les services de streaming, comme Netflix, Icflix, Spotify ou encore Youtube, qui ont la spécificité d’être tous étrangers et de prendre la forme d’abonnements récurrents. Pour cette dernière, 23% des e-consommateurs sont concernés », poursuit l’étude.
L’étude a exploré également les principaux freins à l’achat en ligne, avec en tête le manque d’intérêt pour ce type d’achat et/ou le manque d’expérience des internautes qui n’achètent pas en ligne. A cela s’ajoutent des produits qui ne correspondent pas aux besoins des consommateurs et l’inadéquation des modes de paiement proposés.
Cette étude réitère le coup d’accélérateur qu’à donné le confinement à cette activité puisque « 22% des répondants ont effectué leur premier achat en ligne durant le confinement”, notant qu' »avec la fermeture des commerces non-essentiels, les Marocains n’ont plus d’autres choix que de s’orienter vers les canaux digitaux pour acheter des produits de seconde nécessitée ».
2020 fut une année de chiffres records pour l’e-commerce et de vulgarisation de ce mode d’achat parmi les citoyens peu importe leur catégorie socio-professionnelle. Cette activité est encore promise à de beaux jours, grâce à une meilleure connectivité et une montée majeure en compétence des professionnels du e-commerce
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