Le textile marocain en quête d’un nouveau souffle
Entre développement d’une production locale de qualité et stimulation de la demande étrangère, le textile marocain, fait face à de nombreux défis. Cette industrie, aux multiples enjeux pourtant, a été, en sus, bouleversée férocement par la crise de Covid-19, qui plonge toujours les professionnels dans l’incertitude.
Bien qu’il a a fait montre d’une résilience louable dès le déclenchement de la crise covidienne, le textile marocain qui compte plus de 17% des entreprises du secteur industriel et une part d’emploi dépassant les 21% dans l’industrie, pâtit de nombreuses perturbations liées notamment aux approvisionnements, en provenance particulièrement de la Chine, et à la baisse de la demande étrangère, en particulier en destination de l’UE.
L’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH) livre à la MAP son analyse du secteur, précisant que les entreprises peinent aujourd’hui à réagir de manière adéquate à la baisse drastique de leur activité depuis novembre 2020, en raison de la détérioration de leurs bilans et de l’absence de visibilité quant à leur carnet de commandes.
Selon sa directrice générale Fatima-Zohra Alaoui, les défis existants et les défaillances du marché font que ces entreprises ont besoin d’être soutenues pour préserver les potentialités humaines et techniques dont regorge le secteur, ainsi que l’héritage et le savoir-faire cumulés à travers les générations, afin d’assurer une reprise durable dès que le contexte mondial le permettra, note l’Association.
Malheureusement, aux vues de la détérioration de la situation sanitaire en Europe, nos exportations ont réamorcé une tendance baissière à partir du mois de novembre, baisse chiffrée à 11% en comparaison avec novembre 2019, constate Mme Alaoui qui fait savoir que les remontées terrain des membres indiquent que la baisse s’est poursuivie en décembre 2020 en raison de l’évolution de la pandémie en Europe.
Approché par la MAP, Moulay Driss El Alaoui, Directeur général adjoint d’un groupe d’import/export dans le textile et l’habillement, basé à Tanger estime pour sa part que le secteur textile est confronté à deux problèmes majeurs, à savoir l’approvisionnement et la demande étrangère. D’un côté, les approvisionnements au niveau du secteur sont fortement embrouillés, de l’autre côté, la lourdeur des démarches de protectionnisme exercée par les différents pays cibles surtout pour le volet certifications pèse aussi sur le secteur.
“La non visibilité sur ce qui va arriver, nous a fait subir le manque ou même l’absence d’investissements, ajoutons à cela la concurrence agressive de certaines importations, la perte des commandes marocaines et la faible compétitivité du textile marocain”, témoigneM. El Alaoui.
Il souligne ainsi la nécessité de stimuler la demande, qu’elle soit locale ou internationale, encourager les structures informelles du secteur à rejoindre le secteur formel, à l’aide d’incitations fiscales et sociales, favoriser la transformation digitale du secteur et accompagner les industriels dans le volet du marketing digital et les services e-commerces, un élément clé qui a permis, d’ailleurs, au secteur de survivre pendant cette crise.
De son avis, la relance du secteur est tributaire de la volonté des industriels à rénover de leur capacité à s’adapter aux nouvelle donnes.
L’heure est donc à la relance ! La crise, riche d’enseignements pour le secteur du textile marocain et porteuse d’opportunités pour les opérateurs, se veut également un catalyseur de changement.
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