L'immobilier et les ménages ralentissent la rentabilité du secteur bancaire (Fitch Ratings)
La reprise post-covid se poursuit pour les banques marocaines. Mais selon Fitch Ratings, des risques subsistent notamment sur le segment de la banque de détail, en rapport avec les ménages et l’immobilier. Un éventuel soutien du gouvernement reste modéré en cas de crise.
La rentabilité des banques commerciales marocaines est vulnérable aux défis émanant des ménages et du secteur de l'immobilier, apprend-on d'un rapport publié par Fitch Ratings, le lundi 11 octobre 2021.
L'agence de notation relève que le taux de chômage continue de progresser dans le royaume chérifien. Il est passé de 9,2% de la population active en 2019 à 12,8% à la fin du premier semestre 2020. Cette situation met la pression sur le revenu des ménages, dont le poids de la dette représente jusqu'à 33,3% du produit intérieur brut (PIB).
L'exposition des banques au secteur immobilier est jugée importante, principalement par le biais de prêts au logement qui, à fin avril 2021, représentait 24% des prêts bancaires globaux, et sous forme de garanties à des crédits. « Un ralentissement important et durable des prix de l'immobilier au Maroc pèserait négativement sur notre évaluation de l'environnement opérationnel », estime Fitch Ratings.
Ces deux segments des prêts bancaires confirment l'observation faite, selon laquelle l'encours des créances douteuses sur le segment de la banque de détail domine au Maroc. L’agence de notation estime que lorsqu'on exclut les dépenses de contribution aux fonds covid-19, la rentabilité des banques marocaines n'a pas été aussi solide. « Il est peu probable que l'on retrouve les niveaux pré-pandémie avant au moins 2022, car les risques liés à la qualité des actifs demeurent, et la faible croissance des prêts continuera de limiter la génération de revenus », expliquent les analystes.
Attijariwafa Bank, dont la stratégie est orientée vers le financement des grandes entreprises et les gouvernements plutôt que la banque de détail affiche les meilleures perspectives de rentabilité. Toutefois, le groupe devra surveiller l'évolution des risques de change, notamment en rapport avec sa présence en Afrique subsaharienne.
Un dernier indicateur à suivre est la capacité de soutien des pouvoirs publics en cas de défis prolongés. Elle est modérée selon Fitch, en raison d'une dette publique au Maroc qui a déjà atteint 68% du PIB.
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