Les pluies ravivent l’espoir des agriculteurs du bassin du Loukkos

Les pluies ravivent l’espoir des agriculteurs du bassin du Loukkos

Malgré leur irrégularité et leur faible intensité, les récentes précipitations dans le nord du Royaume ont eu un impact positif sur les cultures dans le bassin du Loukkos, ravivant ainsi l’espoir des agriculteurs quant à la saison agricole 2024-2025.

Le bassin du Loukkos est l’une des principales zones de cultures sucrières et maraîchères au Maroc, bénéficiant de conditions favorables, notamment une diversité de sols, des infrastructures permettant une irrigation à la demande et continue, ainsi qu’un secteur industriel de transformation doté d’une capacité d’absorption importante des récoltes.

Par ailleurs, les cultures céréalières dominent dans les autres régions du nord, bien que de manière plus vivrière qu’industrielle. Le cumul des précipitations dans la plaine du Loukkos a atteint environ 66 millimètres entre la fin janvier et le début de février, renforçant ainsi les ressources en eau destinées principalement au secteur agricole.

En effet, ces précipitations ont contribué à stabiliser le volume d’eau des principaux barrages du nord du Royaume, malgré le déficit enregistré, notamment dans les barrages servant à l’irrigation de la plaine du Loukkos. Le barrage de Oued El Makhazine, le plus grand de la région, contient actuellement plus de 464 millions de mètres cubes, avec un taux de remplissage dépassant 69 %, tandis que le barrage de Dar Khrofa stocke 66 millions de mètres cubes, avec un taux de remplissage excédant 13 %, selon les données publiées dimanche par la Direction générale de l’hydraulique relevant du ministère de l’Équipement et de l’Eau.

Outre les ressources en eau de surface, ces précipitations ont également permis d’alimenter la nappe phréatique en quantités importantes et ont largement favorisé la croissance des cultures d’automne et d’hiver, tout en encourageant les agriculteurs à préparer leurs terres pour les cultures de printemps.

Dans les plaines de Ksar Bjir, près de la ville de Ksar El Kébir, les agriculteurs, profitant de l’amélioration des conditions climatiques, ont commencé à entretenir leurs plantations, appliquer des engrais et éliminer les mauvaises herbes, avec l’espoir d’une bonne récolte en fin de saison.

Thami El Ouazzani Jebrane, un agriculteur de la région, a déclaré à la MAP que « les récentes précipitations ont sauvé la saison agricole ». Il a exprimé l’espoir que les pluies continuent de tomber dans les prochaines semaines, soutenant ainsi les cultures et améliorant les conditions des agriculteurs.

Cet agriculteur, qui a passé plusieurs décennies à travailler la terre et à observer les changements du climat dans la culture de betteraves sucrières, céréales et légumineuses, estime que le moment est propice pour appliquer des traitements phytosanitaires et fertilisants, dans l’espoir d’augmenter les rendements d’ici la fin de l’année.

De son côté, Moulay Abdellah Belhassane, président du secteur du développement agricole à Ksar El Kébir, relevant de l’Office régional de mise en valeur agricole du Loukkos, a confirmé que les récentes précipitations ont amélioré l’état des cultures d’hiver, eu un impact positif sur l’ensemble des plantations et incité les agriculteurs à se préparer pour les cultures printanières.

Il a souligné que, conformément aux Hautes Instructions Royales visant à atténuer les effets du déficit pluviométrique, les services du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts ont lancé la distribution d’aliments composés et d’orge aux éleveurs, ainsi que d’engrais azotés aux agriculteurs pour améliorer la productivité.

Par ailleurs, il a précisé que le bassin du Loukkos se distingue par plusieurs cultures à forte valeur ajoutée, notamment les cultures sucrières (canne à sucre et betterave sucrière), les légumineuses, les légumes, les arbres fruitiers et les plantes fourragères.

L’étendue du tapis vert à perte de vue dans la plaine du Loukkos témoigne de la bonne santé du couvert végétal, aussi bien dans les zones irriguées que dans les terres bour qui dépendent exclusivement des précipitations naturelles.

Cet état de fait reflète également l’amélioration des pâturages naturels, offrant fourrage et alimentation pour le bétail, ainsi que la bonne recharge de la nappe phréatique, garantissant ainsi un approvisionnement en eau pour les cultures non irriguées.

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