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AMO : Un taux de couverture en progrès, mais des vulnérabilités persistantes
La généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), annoncée comme une révolution sociale, affiche un taux de couverture de 67,1 % en 2024. Cependant, cette avancée ne masque pas les difficultés d’accès aux soins auxquelles font face les populations les plus vulnérables, comme le soulignent nos confrères de TelQuel.
Lors de la restitution de l'avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) le 20 novembre 2024, M. Taoujni a souligné que, bien que des résultats positifs aient été observés, 3,5 millions de Marocains restent en situation de "droits fermés". Cette situation est souvent due à des retards dans les cotisations, que ce soit par des travailleurs indépendants ou des employeurs négligents.
Trois mois plus tard, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, M. Baitas, a confirmé lors d'un point de presse que le nombre de bénéficiaires de l’AMO avait explosé, passant de 8 millions en 2021 à plus de 24,7 millions. Toutefois, l'objectif initial de garantir une couverture médicale de base pour tous les Marocains, fixé par le roi en 2020, demeure lointain.
Le CESE a également rapporté un chiffre de 86,5 % de couverture pour la population, mais a mis en lumière les défis persistants, notamment l'impact des cotisations sur les plus vulnérables. Bien que le système AMO Tadamon ait été conçu pour intégrer ces populations, le coût élevé du reste à charge dans les établissements privés limite leur accès aux soins.
Les transferts vers le régime AMO Achamil ont encore compliqué la situation, forçant de nombreux bénéficiaires de l'AMO Tadamon à s’acquitter de cotisations pour maintenir leurs droits. Cela soulève des inquiétudes parmi les médecins et experts, qui craignent que ces changements entraînent des ruptures de traitement pour des patients, particulièrement ceux souffrant de maladies graves.
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