Un chercheur marocain co-développe une molécule anti-VIH

Un chercheur marocain co-développe une molécule anti-VIH

Le chercheur marocain Jamal Tazi du CNRS Montpellier et vainqueur dans la catégorie « Recherche scientifique » de la première édition TMM (Trophées Marocains du monde), vient d’innover, avec son équipe, une nouvelle molécule capable de neutraliser le virus du SIDA. C’est le mardi 2 mai que les résultats des tests cliniques positifs ont été annoncés publiquement.

Il s’agit d’une nouvelle molécule nommée ABX464 qui permet de débusquer le virus du sida et de réduire la charge virale. Les études cliniques ont été réalisées sur une trentaine de patients français, belges et espagnols. L’étude a démontré que l’ABX464, administrée de manière orale et couplée avec un traitement antirétroviral traditionnel, permettait une régression « significative » du virus.

« Les réservoirs, ce sont des cellules, explique le chercheur Jamal Tazi  du CNRS de Montpellier et co-développeur de la molécule. Or, quand le virus pénètre dans les cellules, la première chose qu'il fait est d'associer son matériel génétique au nôtre. On ne peut plus s'en débarrasser. ABX464 s'attaque au réservoir, pour que le virus ne se réplique pas en l'absence de traitement », ajoute t-il.

Mais pour autant, Jamal Tazi reste prudent, et attend la confirmation de cette découverte qui, confirmée, pourrait faire avancer à pas de géant la recherche contre le virus du SIDA.

Aussi, une nouvelle phase est programmée, et cet essai courra entre 56 et 84 jours de traitement. Et ci les tests sont probants, on parlera alors d’une possible « guérison fonctionnelle ».

E n matière de recherche anti-VIH, Montpellier pourrait donc bien apporter sa pierre à l’édifice. Chez Abivax, société qui a développé la molécule, et hébergée au CNRS, on fonde de grands espoirs sur ABX464,  qui pourrait changer le quotidien des personnes porteuses du virus.

Cette société de biotechnologie, dont les travaux de recherche et de développement sont implantés dans la capitale héraultaise, a uni ses efforts en septembre dernier, avec le CNRS et l’université de Montpellier, pour booster la découverte de nouveaux traitements. Et question Sida, ça avance, si l’on en croit les responsables de l’entreprise.

En plus de leur traitement par trithérapie, certains des sujets ont reçu le nouveau médicament tandis qu’un placebo a été administré aux autres. « Chez 14 patients évaluables, sept ont montré une réduction de 40 % en moyenne du réservoir dans les cellules du sang périphériques », a annoncé à France Info le docteur Jean-Marc Steens, responsable médical d’Abivax.

Face aux difficultés quotidiennes de la lourde trithérapie pour les patients, la nouvelle molécule présenterait une alternative intéressante. L’ABX464 garantirait un traitement plus court et des prises de médicaments plus espacées dès 2020… à condition que son efficacité sur l’homme soit démontrée.

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