Jacob Zuma cède son fauteuil de président de l'ANC

Jacob Zuma cède son fauteuil de président de l'ANC

Le Congrès national africain (ANC) désigne dimanche à sa tête le successeur du très controversé président Jacob Zuma, point d'orgue d'un duel qui a déchiré le parti au pouvoir entre l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa et l'ex-épouse du chef de l’État, Nkosazana Dlamini Zuma. Jacob Zuma renonce donc à sa fonction de président de l’ANC et quittera la présidence de la République en 2019.

L'ANC domine la vie politique sud-africaine depuis la chute de l'apartheid et l'arrivée au pouvoir de Nelson Mandela à l'issue des premières élections libres de l'histoire du pays en 1994. Mais il est aujourd'hui en sérieuse perte de vitesse, affaibli par une crise économique persistante, un taux de chômage record de plus de 27% et les multiples accusations de corruption qui visent Jacob Zuma. Aux élections locales de 2015, l’ANC a subi un très sérieux revers.

Le vainqueur de l’élection pour la tête de l’ANC se retrouvera en bonne position pour devenir le prochain chef de l’État, Jacob Zuma devant en principe rester président de l'Afrique du Sud jusqu'aux élections générales prévues dans deux ans.

Devant quelque 5.200 délégués réunis à Johannesburg, Jacob Zuma, partant d’une fonction qu'il occupe depuis 2007, a ouvert samedi la réunion en déplorant les divisions et le déclin de l'ANC, au pouvoir depuis la fin de l'apartheid en 1994. Un dernier discours du chef de l'ANC en forme de constat d'échec: la population n'est pas "satisfaite" de ses résultats sur "la corruption, la criminalité et l'emploi", a-t-il concédé.

Pour l’élection à proprement dite, et au terme de plusieurs mois d'une campagne très serrée qui a déchiré le parti, la course à sa succession a pris les allures d'un duel au couteau entre l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa et l'ex-épouse du chef de l’Etat, Nkosazana Dlamini Zuma, ancienne présidente de la Commission de l’Union africaine.

A 65 ans, Cyril Ramaphosa (à droite sur la photo), ancien syndicaliste reconverti en richissime homme d'affaires, est soutenu par l'aile modérée du parti et très apprécié des marchés. Pendant sa campagne, il a promis de relancer l'économie et violemment dénoncé la corruption du clan Zuma. Face à lui, l'ancienne ministre et patronne de l'Union africaine (UA), le médecin Nkosazana Dlamini Zuma, 68 ans (photo), insiste sur la "transformation radicale de l'économie" au profit de la majorité noire, un thème cher à Jacob Zuma.

Le vote a commencé par un cafouillage… Ainsi, en milieu de soirée, l’ANC annonce que l’élection est reportée au lendemain lundi, et une heure après, rétropédalage : « Nos excuses... La décision a été annulée et le vote va avoir lieu maintenant », a indiqué le parti dans un communiqué tard dans la soirée, revenant sur la première annonce qui faisait état d'un report du vote.

Les délégués du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994, ont alors voté toute la nui, épilogue d'une campagne aussi âpre que serrée. Ouvert tard dimanche soir, le scrutin se poursuivait lundi matin, lentement mais sans incident, avec le vote des derniers des 4.776 délégués appelés à se prononcer. Son verdict devrait être connu plus tard dans la journée, a fait savoir le parti sans autre précision.

A l'image des débats qui ont marqué la réunion depuis son coup d'envoi samedi dans un centre de conférences de Johannesburg, le dépouillement s'annonce long et tendu.

« Ca va être très serré et les bulletins vont être comptés et recomptés », a pronostiqué auprès de l'AFP l'analyste politique Susan Booysen, spectatrice assidue des conférences de l'ANC.

Avec AFP

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