S&P pointe la résurgence du risque de non-remboursement de la dette souveraine en Afrique subsaharienne

S&P pointe la résurgence du risque de non-remboursement de la dette souveraine en Afrique subsaharienne

Plus de 20 ans après le début de l'initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE), le spectre de crises de dette semblables à celles enregistrées à la fin des années 90, plane à nouveau sur l’Afrique. Dans une étude sur l'évolution des niveaux et structures de la dette des pays lourdement endettés d'Afrique subsaharienne, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a pointé la résurgence du risque de non-remboursement de la dette dans la région.

«L’initiative PPTE a aidé les pays d’Afrique subsaharienne qui en ont bénéficié à réduire leurs stocks nets de la dette publique de plus de 100% du PIB en 2000 à 24% du PIB en moyenne en 2008 et 18% en 2011. Mais depuis 2011, les stocks nets moyens de la dette publique ont encore augmenté pour atteindre 53% du PIB en 2017.», souligne S&P dans cette étude transmise le 22 mai à l’agence Ecofin.

Presque l’ensemble des 17 pays d’Afrique subsaharienne notés par S&P avaient en 2017, un rapport dette publique/PIB significativement plus faible par rapport au point de décision PPTE (le seuil à partir duquel la Banque mondiale et le FMI décident formellement qu'un pays est éligible à l'allégement de la dette). La République du Congo et le Mozambique sont les seules exceptions. Ces deux pays ont fait défaut au cours des deux dernières années. Mais les coûts du service de la dette ont renoué avec les niveaux qui ont précédé le lancement de l’initiative PPTE.

«Dans les pays d’Afrique subsaharienne notés par S&P, les dépenses au titre de service de la dette ont augmenté, passant de 4% des recettes des Etats en 2011 à 11% en 2017.», souligne l’agence américaine.  

Dans six pays, dont le Ghana, la Zambie et l’Ouganda, les coûts du service de la dette ont même dépassé les niveaux qui ont précédé le lancement de l’initiative PPTE. Au Ghana par exemple, le service de la dette représentait 36,2% des recettes de l’Etat en 2017 contre 32,9% au moment de l’initiative PPTE.

« Compte tenu des charges d'intérêt élevées et des nouveaux types de dette que les pays de la région sont en train d’accumuler, le risque de non-remboursement a refait surface.», s’est alarmé S&P. L’agence de notation s’attend dans ce cadre, à ce que les niveaux d’endettement restent élevés en Afrique subsaharienne dans les années à venir, tout en notant que plusieurs pays de la région, demeureront très vulnérables à divers risques globaux.

La rédaction

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