Une Algérie sans Bouteflika, et après ?

Une Algérie sans Bouteflika, et après ?

Mardi soir, Abdelaziz Bouteflika a remis sa démission au président du Conseil Constitutionnel. Le 22 février, plusieurs manifestations ont éclaté en Algérie pour dire non à un cinquième mandat du président sortant. Abdelaziz Bouteflika s’est longtemps accroché au pouvoir mais cela n’a pas calmer les contestations.

Cette annonce a provoqué des scènes de liesse en Algérie notamment dans la capitale, où des milliers d’Algériens sont descendus dans les rues. Et ce mercredi matin, est le premier réveil des Algériens sans leur président, resté au pouvoir pendant 20 ans.

Lettre de démission  

Voici le texte de la lettre qu'il a adressée au Conseil constitutionnel, publiée par l'agence de presse algérienne officielle APS, citant un communiqué de la présidence de la République :

« J'ai honneur de vous notifier formellement ma décision de mettre fin au mandat que j'accomplis en qualité de Président de la République, à partir de ce jour, mardi 26 Radjab 1440, correspondant au 02 avril 2019. 

Cette décision que je prends en mon âme et conscience est destinée à contribuer à l'apaisement des coeurs et des esprits de mes compatriotes, pour leur permettre de projeter ensemble l'Algérie vers l'avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement.

Cette décision procède de mon souci d'éviter que les excès verbaux qui marquent malencontreusement l'actualité ne dégénèrent en dérapages potentiellement dangereux pour la protection des personnes et des biens qui relève des prérogatives essentielles de l'Etat.

Dans le même temps, cette décision se veut l'expression de ma foi en une Algérie fière et digne tenant son rang et assumant pleinement ses responsabilités dans le concert des nations.

Dans cette perspective, j'ai pris les mesures appropriées, dans l'exercice de mes prérogatives constitutionnelles, pour les besoins de la continuité de l'Etat et du fonctionnement normal de ses institutions durant la période de transition devant mener à l'élection du nouveau président de la République.

Dieu, Le Tout-Puissant, m'est Témoin des initiatives que j'ai prises, des actions que j'ai menées, des efforts que j'ai déployés et des sacrifices que j'ai consentis pour être à la hauteur de la confiance dont mes compatriotes m'ont honoré, œuvrant sans relâche pour consolider les bases de l'unité nationale, de l'indépendance et du développement de notre cher pays ainsi que pour promouvoir la réconciliation avec nous-mêmes et avec notre identité et notre histoire.

Je souhaite tout le meilleur au Peuple algérien ».

Abdelkader Bensaleh, un futur président déjà contesté

Abdelkader Bensaleh, 77 ans, est chargé par la Constitution d’assurer l’intérim à El Moradia après la démission de Abdelaziz Bouteflika. En sa qualité de président de la Chambre haute du parlement, les termes de l’article 102 le propulse à la tête de l’Etat. Celui-ci n’aura que quatre mois pour organiser de nouvelles élections.

Et c’est justement cette disposition qui dérange les Algériens, qui redoutent la transparence de ce scrutin. Vendredi dernier, à l’occasion du sixième vendredi consécutif de contestation, les algériens disaient non à l’article 102 car depuis un mois et demi, c’est le départ du pouvoir en place – détenu en grande partie par l’armée depuis 1962 –.

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