Festival de Gnaoua: Fusion explosive entre Tinariwen, et Mâalem Baqbou
Les bluesmen du désert, Tinariwen et le Maître gnaoui Mâallem Baqbou ont partagé, vendredi, la scène de la place Moulay El Hassan, faisant vivre au public du 22ème Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira une soirée des plus mythiques.
Tinariwen et Mâallem Baqbou ont offert aux milliers de festivaliers trois concerts de haute volée, car chacune des formations s’est produite en solo avant de se réunir dans un concert fusion qui a tenu en haleine tout le public du festival.
Des battements des tambours annonçaient l'arrivée sur scène de Mâalem Baqbou, pour le grand plaisir du public qui a été invité à chanter avec l'artiste. Très vite, une communion s'est créée entre Baqbou et les spectateurs qui se sont transformés, volontiers, en une chorale géante qui répétait avec lui les meilleures chansons gnaouies telle: "Salatou Ala Nabina", "Tourkoulila", ou encore Ya Bouderbala.
Ayant le souci de faire connaître l’art de Gnaoua, dans sa dimension la plus traditionnelle ainsi que dans sa capacité à fusionner avec tous les genres musicaux, Mâalem Baqbou est connu pour ses fusions exceptionnelles, et a toujours partagé la scène avec des têtes d’affiche. Cette soirée n'a pas échappé à la règle, et Baqbou allait revenir une heure plus tard pour partager la scène avec les Maliens.
Les Touaregs prennent l'affiche
Sans doute l'un des groupes les plus attendus de cette 22ème édition du Festival Gnaoua, Tinariwen ont livré une prestation généreuse qui a conquis un public amoureux de musiques authentiques. Avec leur rythmes énergétiques, leurs mélodies captivantes, mais surtout leur danses joyeuses, ce groupe touareg a offert un concert explosif qui n'a laissé personne indifférent.
L'ambiance était arrivée à son apogée et la place s'est vite transformée en une gigantesque piste de danse où tout le monde bougeait aux rythmes mystiques de la musique touareg. Dans le public on retrouvait des fans de Tinariwen qui connaissent parfaitement leur répertoire et répètent avec ses membres la plus part de ses chansons, qu'elle soient en arabe ou en langue amazighe. On retrouvait également des gens qui découvrent le groupe pour la première fois et tombent sous son charme dès les premières notes.
Il y avait également parmi les festivaliers plusieurs jeunes portant des Chèche, ce foulard typique de la population touareg.
Tinariwen/Baqbou: la fusion des maîtres
L'un des moments les plus forts de la soirée a été le retour du Mâalem Baqbou pour partager la scène, en compagnie de ses disciples, avec le groupe Tinariwen. Cette union d'arts ancestraux et de musiques authentiques, a donné lieu à un spectacle époustouflant, qui a poussé le public à dépenser encore plus d'énergie pour suivre la cadence.
En effet, les tambours résonnaient très forts, les crotales s'entrechoquaient à un rythme effréné et les danseurs des deux formations ne sont jamais fatigués. Ils se sont livrés à des chorégraphies improvisées, tantôt sur des rythmes gnaouis, tantôt sur des mélodies touareg.
Ibrahim Ag Alhabib, l'un des membres du groupe Tinariwen, n'a pas caché sa joie de partager la scène et métisser son art avec celui de Gnaoua, faisant savoir qu'il s'agit pour son groupe de la première fusion en terre africaine.
Les amateurs de Gnaoua et des arts authentiques ont été bien servis lors de cette soirée qui a durée 6 heures, où se sont aussi produits Majid Bekkas et Hassan Hakmoun.
Offrant chaque année des moments de voyages musicaux inédits, le Festival Gnaoua ne cesse depuis sa création de faire la promotion des musiques du monde traditionnelles et de mettre en avant la richesse du patrimoine musical mondial.
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