Assemblées de la BM et du FMI: la situation économique toujours mitigée
Le Comité du développement — qui réunit les ministres représentant les 189 pays membres du Groupe de la Banque mondiale et du FMI — a souligné le rôle primordial que les deux institutions ont à jouer pour résoudre les vulnérabilités grandissantes liées à l’endettement. Dans son communiqué, publié ce samedi 19 octobre, le Comité rappelle également l'importance de la contribution des deux institutions en vue de réduire les difficultés qui pèsent sur le système financier international, notamment en matière de lutte contre la corruption.
Selon un plan global de l’économie mondiale, la croissance mondiale reste atone, résultat du ralentissement des investissements et des échanges commerciaux. Le risque d’une dégradation de la situation subsiste en raison de la persistance de l’incertitude entourant les politiques publiques, des tensions commerciales, de la volatilité financière et d’un endettement sans cesse croissant. Ainsi, la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) ont appelé à poursuivre leur coopération et à collaborer avec les pays afin de soutenir la croissance potentielle, renforcer la résilience face aux chocs, de stimuler les recettes intérieures et de continuer à consolider la marge de manœuvre macroéconomique. Les deux institutions veulent t aussi renforcer la démarche pluridimensionnelle intégrant les emprunteurs et les créanciers pour résoudre les vulnérabilités grandissantes liées à l’endettement dans les pays émergents et à faible revenu, et promouvoir des pratiques d’emprunt et de prêt viables et transparentes.
Sur le plan de la transparence et de la lutte contre la corruption, la Banque mondiale et au FMI encouragent la prise de mesures réglementaires et opérationnelles efficaces destinées à promouvoir la transparence fiscale et à combattre la fraude fiscale, le blanchiment des capitaux, les flux financiers illicites et d’autres entraves à l’intégrité du système financier international comme la corruption, qui doit être jugulée. Pour eux, les actions menées doivent aussi viser à protéger les plus vulnérables, promouvoir les solutions venues du secteur privé, stimuler la création d’emplois et renforcer l’efficience du secteur public.
S’agissant du Rapport sur le développement dans le monde 2020 intitulé « Le commerce au service du développent à l’ère de la mondialisation des chaînes de valeur », dont les effets positifs de l’expansion du commerce et des chaînes de valeur sont visibles dans la croissance économique et l’augmentation des revenus, l’emploi, la productivité, le transfert des technologies et, plus important encore, dans la réduction de la pauvreté, le groupe dit l’encourager vivement. Pour autant, les retombées des échanges commerciaux sont toujours inégalement réparties à l’intérieur des pays et d’un pays à l’autre. Lors de ce sommet, la Banque mondiale est appelée à s’employer avec les pays membres à réaliser des échanges commerciaux et des investissements libres, équitables, non discriminatoires, transparents, prévisibles et stables, tout en protégeant l’environnement et en veillant à une distribution équitable des dividendes à tous les participants.
« Les pays en proie à la fragilité, aux confits et à la violence vivent une situation complexe qu’exacerbent des problèmes comme les catastrophes naturelles, le changement climatique, la mauvaise gouvernance, les inégalités, l’exclusion et la quasi-inaccessibilité de l’énergie ». Selon le communiqué du Comité de développement, le nombre de personnes vulnérables est élevé dans ces pays qui subissent, par ailleurs, des pressions démographiques et migratoires ainsi que des déplacements de population. Ces facteurs génèrent des risques et des défis pour lesquels la solution réside dans l’innovation et le renforcement de l’aide. Il est essentiel de combattre la pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée dans ces environnements difficiles pour se rapprocher du double objectif du Groupe de la Banque mondiale et des objectifs de développement durable (ODD). Le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international sont appelés à rester mobilisés, grâce à des équipes robustes sur le terrain, afin de prévenir les crises, d’en atténuer les conséquences et de développer la capacité de réaction face aux crises. Les deux institutions doivent, en même temps, œuvrer au renforcement institutionnel, à la mise en place d’une infrastructure de qualité et à l’établissement de partenariats avec le secteur privé. Il est attendu avec intérêt la nouvelle stratégie du Groupe de la Banque mondiale sur la fragilité, les conflits et la violence qui vise à s’attaquer aux facteurs de ces fléaux dans les pays touchés, notamment les petits États insulaires fragiles, et à leurs répercussions sur les populations vulnérables. La stratégie devrait aussi encadrer des interventions personnalisées et régionales, les concertations sur les politiques générales et les partenariats opérationnels au travers de plateformes et programmes nationaux avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux importants comme les Nations Unies.
« Le secteur privé tient une place essentielle dans la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie .», ainsi, il est fortement encouragé le rôle que joue la Banque mondiale, notamment IFC et la MIGA, en continuant de fournir des services de conseil en amont, de faciliter et d’accroître les investissements, et de créer des marchés en collaborant avec tous les clients, quoiqu’en privilégiant les pays IDA et les États en proie à la fragilité, aux conflits et à la violence.
Pour la parité entre les hommes et les femmes est une priorité du Groupe de la Banque mondiale, le communiqué rapporte qu’il est encourageante la mise en œuvre de la stratégie de l’organisation en la matière, qu’accompagnent les engagements liés à l’IDA et à l’augmentation de capital. Pour l’avenir, il sera important de renforcer la mise en œuvre de cette stratégie.
Mouhamet Ndiongue
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