
OMS : La pandémie de Covid-19 réduit l'espérance de vie mondiale de 1,8 an
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- 16 mai 2025 - 17:30 --
- Bref
La pandémie de Covid-19 a eu un fort impact sur la mortalité et la longévité ainsi que la santé et le bien-être en général, conduisant, en deux ans à peine, entre 2019 et 2021, à une réduction de l’espérance de vie mondiale de 1,8 an, soit la plus forte baisse de l’histoire récente, annulant une décennie de progrès en matière de santé, selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’augmentation de l’anxiété et de la dépression sous l’effet de la Covid-19 a réduit de six semaines l’espérance de vie en bonne santé dans le monde, réduisant à néant la plupart des progrès réalisés grâce à la baisse de la mortalité due aux maladies non transmissibles (MNT) au cours de la même période, souligne le « rapport sur les statistiques sanitaires mondiales 2025 ».
Le rapport fait également la synthèse des données mondiales sur les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du triple milliard de l’OMS, révélant ainsi non seulement les conséquences du choc provoqué par la pandémie, mais aussi une tendance plus durable à un ralentissement des progrès, qui a commencé dès avant la pandémie et qui se poursuit encore aujourd’hui.
L’OMS signale que les progrès sont menacés de manière générale et qu’il faut agir d’urgence à l’échelle mondiale afin d’être à nouveau sur la bonne voie. « Derrière chaque donnée se cache un être humain : un enfant qui n’a pas atteint son cinquième anniversaire, une mère morte en couches, une personne décédée prématurément à cause d’une maladie évitable », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
“Il est possible d’éviter ces tragédies. Elles mettent en évidence les lacunes critiques en matière d’accès, de protection et d’investissement, en particulier pour les femmes et les filles. Les progrès en matière de santé ralentissent. Chaque gouvernement est tenu d’agir d’urgence, de s’engager et de faire preuve de responsabilité envers la population”, a-t-il ajouté.
D’après le rapport sur les statistiques sanitaires mondiales 2025, les progrès vers les objectifs du triple milliard de l’OMS sont mitigés.
On estime que 1,4 milliard de personnes de plus étaient en meilleure santé fin 2024, et cet objectif a donc été dépassé. Les progrès en matière d’amélioration de la santé ont été favorisés par le recul du tabagisme ainsi que par l’amélioration de la qualité de l’air et de l’accès à l’eau et aux moyens d’hygiène et d’assainissement.
Mais les progrès en matière d’extension de la couverture des services de santé essentiels et de protection face aux situations d’urgence sanitaire ne sont toujours pas atteints.
En effet, 431 millions de personnes supplémentaires seulement ont eu accès aux services de santé essentiels sans rencontrer de difficultés financières, et près de 637 millions de personnes supplémentaires ont été mieux protégées face aux situations d’urgence sanitaire. Le nombre de décès de mères et d’enfants ne baisse pas assez rapidement pour que les objectifs mondiaux soient atteints.
La stagnation des progrès met en péril des millions de vies, relève le document, notant que ce ralentissement intervient après deux décennies de progrès remarquables : entre 2000 et 2023, la mortalité maternelle a chuté de plus de 40 % et la mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé de plus de moitié.
Mais les investissements insuffisants dans les soins de santé primaires, la pénurie de personnels de santé qualifiés et le manque de services comme la vaccination et l’accouchement sécurisé empêchent désormais les pays de progresser. Si aucune mesure n’est prise d’urgence pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030, on risque de ne plus pouvoir éviter 700.000 décès maternels et 8 millions de décès d’enfants de moins de cinq ans supplémentaires au niveau mondial entre 2024 et 2030, souligne le rapport.
L’OMS constate aussi que les décès prématurés dus aux MNT, telles que les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et les cancers, sont de plus en plus nombreux, sous l’effet de la croissance démographique et du vieillissement de la population, et représentent désormais la plupart des décès chez les personnes de moins de 70 ans dans le monde.
Elle signale, en revanche, que les taux d’incidence de l’infection à VIH et de la tuberculose sont en baisse, et moins de personnes ont besoin d’un traitement pour des maladies tropicales négligées. Mais le paludisme connaît une recrudescence depuis 2015 et la résistance aux antimicrobiens reste un problème de santé publique.
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