Boujdour : l’agriculture durable au cœur du nouveau modèle de développement du Sud

Boujdour : l’agriculture durable au cœur du nouveau modèle de développement du Sud

La province de Boujdour s’impose progressivement comme un pôle agricole émergent au sein des provinces du Sud du Royaume, grâce à la mise en œuvre de projets hydro-agricoles ambitieux qui témoignent de la réussite du modèle marocain d’agriculture durable dans les zones sahariennes.

S’inscrivant dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud et de la stratégie “Génération Green 2020-2030”, ces projets visent à valoriser les ressources en eau, à renforcer la production laitière et maraîchère, à développer l’alimentation animale et à améliorer durablement les revenus des agriculteurs.
– Gueltat Zemmour : un modèle d’agriculture moderne et résiliente
À Gueltat Zemmour, le projet d’aménagement hydro-agricole d’Oudiyat Tious, portant sur une superficie totale de 1.304 hectares, traduit l’ambition de faire de cette zone saharienne un pôle agricole durable et innovant.

Ainsi, la première tranche de ce projet d’aménagement hydro-agricole concerne une superficie de 470 Ha dont 250 Ha pour la production du maïs ensilage, mobilisant un investissement global de 121 millions de dirhams (MDH).

Porté par la coopérative agricole Halib Sakia El Hamra, ce projet vise à valoriser les eaux d’irrigation, à accroître la production laitière et fourragère et à renforcer les revenus des agriculteurs locaux.

Dans une déclaration à la MAP, le directeur régional de l’Agriculture de Laâyoune-Sakia El Hamra, Abderrahmane El Amri, a souligné l’importance socio-économique du projet, qui contribue à améliorer la productivité en maïs fourrager grâce à l’usage de technologies agricoles modernes.

“Ce projet hydro-agricole repose sur la technique d’irrigation goutte à goutte et l’utilisation de panneaux photovoltaïques, afin d’assurer sa durabilité et de réduire le coût de production”, a expliqué M. El Amri.

De son côté, le vice-président de la coopérative agricole Halib Sakia El Hamra, Mohamed Madad, a indiqué que ce projet permettra d’atteindre une autonomie fourragère totale pour la coopérative, ajoutant qu’il offre déjà des opportunités d’emploi à plus de 52 personnes issues de la main-d’œuvre locale.

Entre 2027 et 2030, le projet connaîtra une extension sur 500 ha supplémentaires (240 MDH), consolidant ainsi son rôle dans la sécurité alimentaire et la création d’emplois ruraux.
– Jrifia : un second pôle agricole en plein essor
Parallèlement, la commune de Jrifia, relevant également de la province de Boujdour, accueille un autre projet structurant d’aménagement hydro-agricole sur une superficie totale de 1000 ha, pour un investissement global de 465 MDH dont 310 MDH pour l’aménagement hydro-agricole et 155 MDH dédiés à l’investissement privé.

La première tranche, déjà réalisée, couvre 224 Ha, répartis sur 25 projets dans le cadre d’un partenariat public-privé autour des terres du domaine privé de l’État, attribuées à des investisseurs et jeunes entrepreneurs de la région Laâyoune-Sakia El Hamra.

Les travaux ont porté sur la création et l’équipement de huit forages profonds de 1.400 mètres, l’installation d’un parc photovoltaïque, la construction de bassins de stockage, la mise en place d’une unité de déminéralisation de l’eau, ainsi que l’installation de stations de pompage, de filtration et de fertigation.

L’ensemble des parcelles bénéficie d’un système d’irrigation localisée (goutte à goutte), favorisant une utilisation rationnelle de l’eau et une productivité accrue.
– Une production en forte progression et des retombées sociales notables
Ces projets devraient générer des retombées agricoles considérables: une production annuelle estimée à 1.750 tonnes (T) de lait, 90 T de viandes rouges, 7.000 T de cultures fourragères et 13.000 T de maraîchage.

Ils contribueront à valoriser les eaux souterraines, à créer plus de 440 emplois permanents et à améliorer les conditions de vie des agriculteurs, en stimulant l’investissement local.

Dans cette perspective, le ministère de l’Agriculture a lancé une étude pour la création d’un périmètre irrigué sur 8.000 ha, à travers le dessalement de l’eau de mer au niveau de la commune de Jrifia.
– Une vision durable au service du développement régional
En misant sur des techniques modernes d’irrigation, la valorisation des ressources hydriques et les énergies renouvelables, la province de Boujdour confirme sa volonté de faire de l’agriculture saharienne un levier de développement durable et inclusif.

Ces projets traduisent la mise en œuvre concrète de la vision royale d’un Maroc solidaire, résilient et innovant, où les provinces du Sud deviennent des laboratoires vivants d’une agriculture adaptée au climat aride, créatrice de richesse et d’emplois pour les générations futures.

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