Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur à 2,25%
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- 21 mars 2018 --
- Economie
Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu le mardi 20 mars sa première réunion trimestrielle au titre de l’année 2018. L’évaluation de l’état d’avancement de la réforme du régime de change, l’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la Banque pour les huit prochains trimestres ont été abordés.
Le Conseil de la banque se basant sur les évaluations, notamment les trajectoires de l’inflation et de la croissance à moyen terme, a jugé que le niveau actuel du taux directeur reste approprié et la banque a même décidé de le maintenir inchangé à 2,25%.
Le repli des prix des produits alimentaires à prix volatils a conduit à une inflation avec une décélération de 0,7%. L’inflation sera en hausse de 1,8% en 2018 et 1,5% en 2019 favorisée en cela par le relèvement des tarifs réglementés et quant à l’inflation sous-jacente, elle se situerait à 1,4% en 2018 puis à 1,9% en 2019 sous les effets de la demande intérieure.
Le secteur agricole selon la situation du couvert végétal arrêtée au 10 mars 2018 se porte mieux car la production céréalière sera autour de 80 millions de quintaux et une hausse de la valeur ajoutée agricole de 2,3%. Parallèlement, les activités non agricoles qui avoisineront un taux de 3,2%, ce qui induira une croissance globale à 3,3% en 2018. Par contre, le Conseil fait annonce qu’en 2019 cette dernière va s’accroitre de 3,5%, avec une hausse de 1,8% de la valeur ajoutée agricole sous l’hypothèse d’une production céréalière de 70 millions de quintaux, et une augmentation de celle des activités non agricoles de 3,6%.
La BAM a aussi fait état de la situation internationale de l’économie mondiale où le FMI aussi avait fait le même constat d’une nette amélioration en 2017, avec une croissance qui se serait accélérée à 3,8% après 3,2% en 2016. Pour ce qui est de la zone Euro, la croissance européenne devrait se situer à 2,2% en 2018 avant de revenir à 2% en 2019, en lien notamment avec les incertitudes politiques et plus particulièrement celles liées aux modalités du Brexit.
Le Conseil de Bank Al-Maghrib est revenu sur le marché des matières premières, où, après une progression notable de 23,5% en 2017 à 54,4 $/bl en moyenne, les deux premiers mois de 2018, le prix du Brent a tourné autour de 67 $/bl et finirait l’année avec un cours moyen de 63,7 $/bl selon la banque qui projette un recule en 2019, où le prix serait à 61,8 $/bl sous l’effet de l’augmentation de la production en Amérique du Nord et au Brésil.
Sur le marché du travail, après une perte nette de 37 mille postes en 2016, la situation a connu une relative amélioration en 2017, tirée par les activités agricoles. L’économie nationale a ainsi créé 86 mille emplois dont 42 mille dans le secteur primaire, 26 mille dans les services, 11 mille dans le BTP et 7 mille dans l’industrie y compris l’artisanat.
Au plan des comptes extérieurs, l’année 2017 a connu une performance notable des exportations de biens avec une progression de 9,4%, un net rebond des recettes voyages de 8,5% à 69,7 milliards de dirhams et une amélioration des transferts des MRE de 4,5% à 65,4 milliards. Quant aux importations, leur rythme s’accélérerait à 7,1% en 2018, résultat notamment de l’accroissement prévu de la facture énergétique et des acquisitions de biens d’équipement, avant de ralentir à 4,2% en 2019. Pour ce qui est des conditions monétaires.
A moyen terme, les conditions monétaires s’assoupliraient davantage, en relation avec une accentuation de la dépréciation du taux de change effectif réel en 2018.
Au niveau des finances publiques, l’exécution budgétaire au titre de 2017 s’est soldée par un déficit de 3,6% du PIB. Les recettes ont augmenté de 5,7%, avec une amélioration des rentrées fiscales et des dons du CCG. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 2,7%, avec en particulier des hausses de 8,7% de la charge de compensation à 15,3 milliards de dirhams et de 5,1% de l’investissement. A moyen terme, l’ajustement budgétaire devrait se poursuivre, le déficit devant s’établir en moyenne à 3,2% du PIB en 2018 et en 2019.
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