PLF 2021: le gouvernement table sur une croissance de 5,4% en 2021
Le projet de loi de Finances 2021 vise une croissance économique de 5,4 % contre -5% en 2020, selon une circulaire du Chef du gouvernement relative à l’élaboration du PLF2021.
Cette prévision est basée sur trois priorités à savoir la mise en oeuvre du Plan de relance de l’économie nationale, la généralisation de la couverture sociale et la mise en oeuvre de l’exemplarité de l’Etat et tient compte de la conjoncture nationale et internationale marquée par les répercussions de la crise du covid-19, indique cette note adressée aux différents départements ministériels, parvenue mercredi à la MAP.
La note se base aussi sur l’hypothèse d’un prix moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne et d’une récolte céréalière moyenne de l’ordre de 70 millions de quintaux, précise la même source.
Et de noter que l’élaboration du projet de Loi de Finances 2021 intervient dans un contexte national et international exceptionnel marqué par la propagation du coronavirus et ses graves répercussions sanitaires, économiques et sociales dans le monde entier.
L’économie mondiale devrait enregistrer une contraction plus sévère que celle de 2008, notamment chez les principaux pays partenaires du Maroc dans l’Union européenne. Le chômage a atteint des niveaux records et le commerce mondial a fortement reculé.
Le Royaume n’était pas à l’abri des impacts négatifs de cette crise. Outre l’effet de la sécheresse qui a marqué la campagne agricole cette année, l’économie nationale devrait se contracter pour la première fois depuis la fin des années 90 du fait de l’impact subi par plusieurs secteurs en particulier ceux tournés vers l’export.
Les équilibres macroéconomiques seraient aussi impactés notamment avec l’aggravation des déficits budgétaires et du compte courant de la balance des paiements.
Pour faire face à cette crise, le Maroc a pris des mesures proactives et rapides qui ont permis de maîtriser la situation sanitaire et de fournir le soutien nécessaire à l’entreprise nationale. Dans ce cadre, il a été procédé à l’équipement d’hôpitaux civils et militaires de matériels médicaux nécessaires. Des aides financières exceptionnelles ont été octroyées à 70% des familles marocaines pour une enveloppe d’environ 22,4 milliards de dirhams.
Les entreprises ont aussi bénéficié de mesures d’allégement des charges notamment les PME, ainsi que d’une facilitation d’accès au financement en garantissant plus de 17,5 MMDH de prêts en faveur de plus de 48.000 entreprises, rappelle la note.
Grâce à ces mesures, le Maroc a réussi à amortir les effets de cette crise sur la situation sociale de millions de familles marocaines et empêcher une contraction encore plus forte de l’économie nationale.
Selon l’Economiste, le ministère des Finances considère que le PLF 2021 constitue le coup d’envoi pour l’opérationnalisation des orientations royales, contenues dans le dernier discours du Trône. Dans ce sens, en ce qui concerne la mise en place d’un plan de relance économique, le gouvernement entend réunir toutes les conditions de financement, mettre en place des incitations et des mesures de solidarité en vue de consolider l’effort financier exceptionnel annoncé par le souverain. Le quotidien rappelle que l’un des objectifs principaux de cet effort financier porte sur le maintien des postes d’emploi et la régularisation des salariés auprès de la CNSS. Dans le détail, l’Exécutif entend poursuivre l’effort en matière d’investissement public (note de cadrage) dans le but d’accompagner les différentes stratégies sectorielles et les chantiers en cours d’exécution. Il s’agit de procéder à l’évaluation de leurs performances, avec l’objectif de consolider les acquis.
Il est également question de mettre en place la nouvelle charte d’investissement, attendue depuis bien longtemps, et de poursuivre la mise en œuvre des CRI pour que ces derniers soient en mesure de pleinement jouer leur rôle. Les jeunes sont aussi au menu avec le programme Intelaka, qui sera redynamisé. A ce propos, L’Economiste rapporte que le gouvernement va accélérer la mise en œuvre de la loi transformant la CCG en SA, qui verra désormais ses missions élargies. Il prévoit également d’accompagner les entreprises, notamment les TPE, les PME, de même que les Etablissements publics. Sur le plan de la généralisation de la protection sociale, des mesures préalables et d’accompagnement seront prises afin d’unifier le cadre légal organisant l’AMO. L’Economiste précise qu’il est également question de permettre aux indépendants et aux non-salariés de bénéficier des allocations familiales, et de mettre à niveau les structures hospitalières, etc. Le secteur public ne sera pas non plus en reste, puisque le gouvernement va lancer une réforme profonde et un traitement des dysfonctionnements structurels des Etablissements et entreprises publics.
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