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Al Moutmir dévoile les résultats de ses plateformes de démonstration pour la culture de l’olivier
Plus de 6 930 plateformes de démonstration d’olivier depuis le lancement de l’Initiative Al Moutmir. Plus de 987 plateformes de démonstration d’olivier en 2023-2024 au profit de plus de 640 agriculteurs. L’adoption de l’approche scientifique, des nouvelles technologies ainsi que la gestion intégrée de l’olivier ont permis l’atteinte de résultats satisfaisants malgré les défis climatiques.
Le programme des Plateformes de Démonstration (PFDs) est un levier clé de transfert technologique dans le modèle Al Moutmir. Plus de 28 600 PFDs ont été installées dans plus de 40 provinces depuis le lancement de l'initiative. Ces PFDs montrent l'impact de l'utilisation des meilleures pratiques agricoles sur le rendement, la qualité de la production et le revenu généré.
Co-construites avec l'écosystème agricole et scientifique, Le programme des PFDs jouit du soutien scientifique de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. En 2023/2024, 987 plateformes de démonstration (PFD) d’olivier ont été déployées à travers 24 provinces et 159 communes, couvrant l’ensemble des zones oléicoles du Royaume. Cette initiative vise à accompagner les agriculteurs dans l’adoption de pratiques agricoles optimisées et adaptées aux spécificités locales.
Grâce à ce programme, plus de 640 agriculteurs ont bénéficié directement des plateformes et plus de 6 000 ont été accompagnés indirectement via les écoles aux champs, les formations théoriques et les échanges sur les réseaux sociaux et au niveau d’@tmar.
Le but est de créer un effet d’émulation et d’induction porté par les agriculteurs qui ont hébergé ces plateformes de démonstration, véritables ambassadeurs des bonnes pratiques et garants de la continuité et de la durabilité de l’effort. Pour rappel, la plateforme de démonstration (PFD) est une parcelle où l’ingénieur agronome d’Al Moutmir met en œuvre un itinéraire technique optimal et durable respectant les principes des 4Rs (apporter le bon engrais, au bon endroit, à la bonne dose et au bon moments), tandis qu'à côté se trouve une parcelle témoin où l’agriculteur suit son itinéraire habituel, permettant ainsi à l'agriculteur de constater la différence et d'adopter facilement les bonnes pratiques agricoles.
L'itinéraire technique dans les PFD est basé sur un programme de management intégré appelé « Integrated Crop Program » (ICP), se concentrant sur quatre piliers: la gestion rationnelle de l'eau, la fertilisation raisonnée, la protection intégrée des cultures et l'utilisation des produits de spécialité adaptés. Tout commence par les analyses du sol, une étape cruciale pour élaborer une stratégie de fertilisation et garantir une nutrition équilibrée des plantes.
Ces analyses sont réalisées par les laboratoires mobiles déployés à l'échelle nationale par Al Moutmir et au niveau des laboratoires UM6P. Après la mise en place de la PFD, l'agriculteur bénéficie d’un suivi régulier tout au long des stades et opérations clés de la culture.
En même temps, les écoles aux champs sont organisées sur la parcelle et servent de formation pratique aux agriculteurs et à leur communauté. En outre, des programmes de renforcement des capacités sous forme de séances de formation théoriques sont dispensés aux agriculteurs, couvrant divers aspects de la gestion des cultures.
Impacts des plateformes de démonstration olivier
La campagne oléicole 2023-2024 au Maroc est marquée par une baisse de la production nationale d’olives, estimée à 950 000 tonnes, soit une diminution de 11 % par rapport à l’année précédente et de 44 % par rapport au record historique de 2021 (1,9 million de tonnes).
Cette baisse affecte aussi bien les régions pluviales qu’irriguées et est attribuée aux conditions climatiques défavorables, notamment six années consécutives de sécheresse, des fluctuations de température au printemps et des vagues de chaleur estivales qui ont perturbé la floraison et la nouaison des olives. Les principales régions impactées sont Fès-Meknès (30 % des superficies oléicoles), Marrakech-Safi (25 %) et Béni Mellal-Khénifra (10 %), où les rendements sont légèrement inférieurs à ceux de l’année précédente.
Malgré une certaine stabilité de la production ces trois dernières années grâce à la diversité géographique et aux modes d’exploitation variés (37 % des vergers étant irrigués), le phénomène d’alternance de production reste un défi majeur, aggravé par la prédominance de la variété Picholine marocaine, fortement sujette à ce phénomène.
La production d’huile d’olive est estimée à 90 000 tonnes, conduisant le gouvernement à autoriser l’importation de 30 000 tonnes d’huile d’olive extra vierge en 2025 pour stabiliser le marché. Les prix de l’huile d’olive oscillent entre 90 et 110 MAD/L au début de la récolte.
Enfin, la modernisation progressive des vergers dans certaines régions, comme l’Oriental, permet d’atténuer l’alternance, mais des efforts restent nécessaires pour améliorer les pratiques culturales et la résilience du secteur face aux aléas climatiques.
Malgré une campagne agricole marquée par ces défis, les plateformes de démonstration (PFDs) ont permis d’améliorer significativement les rendements en olives. Comparées aux parcelles témoins, qui suivent les itinéraires techniques habituels des agriculteurs, les PFDs ont enregistré une hausse moyenne des rendements comprise entre 19 % et 38 %.
L’analyse des données montre que, dans un contexte de production difficile, l’adoption du programme de gestion intégrée des cultures (ICP) a joué un rôle clé dans l’amélioration des rendements. En intégrant des pratiques adaptées aux spécificités agro-climatiques de chaque région, l’ICP a permis d’optimiser la nutrition des arbres, d’améliorer la gestion de l’eau et de renforcer la résilience des vergers face aux stress environnementaux, notamment en zones irriguées où toutes les parcelles appliquant l’ICP ont enregistré une hausse des rendements.
Par ailleurs, les PFDs ont également permis d’augmenter la rentabilité des exploitations. En moyenne, elles ont généré une marge bénéficiaire allant jusqu’à 30 363 MAD/ha, contre 25 133 MAD/ha pour les parcelles témoins.
Cette amélioration s’est traduite par une hausse allant de 19 % à 32 % selon les contextes. Ces résultats confirment l’importance d’adopter des itinéraires techniques optimisés fondés sur une approche intégrée. En combinant une fertilisation raisonnée, une gestion efficace de l’eau, une conduite culturale adaptée et une protection phytosanitaire ciblée, le programme de gestion intégrée des cultures (ICP) se présente comme une solution durable pour améliorer la productivité et la rentabilité de la filière oléicole, tout en atténuant les effets du changement climatique.
Afin d’affiner la gestion de l’irrigation, des capteurs intelligents ont été installés sur les PFDs, permettant de mesurer en temps réel l’humidité du sol et d’ajuster les apports hydriques en fonction des besoins réels des arbres. Cette technologie innovante aide les agriculteurs à adopter une irrigation plus précise et plus efficiente, évitant le gaspillage tout en assurant un bon développement des oliviers.
La productivité moyenne de l’eau sur les PFDs a atteint 0,95 kg/m³, ce qui représente une augmentation comprise entre 11 % et 25 % par rapport aux parcelles témoins, démontrant ainsi une meilleure valorisation de chaque mètre cube d’eau utilisé. En parallèle, les agriculteurs bénéficient d’un accompagnement spécifique pour s’approprier ces technologies et intégrer les bonnes pratiques d’irrigation dans leur gestion quotidienne des vergers.
Ce suivi personnalisé contribue à une adoption progressive des techniques économes en eau, essentielles pour renforcer la résilience de la filière oléicole face aux défis climatiques.
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