Benkirane au pied du MUR, par Moussa Matrouf
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- 13 novembre 2017 --
- Opinions
Abdelillah Benkirane, le secrétaire général du Parti Justice et Développement, est bel et bien coincé contre le MUR. Et pour cause ! Le Mouvement Unicité et Reforme s’est dressé comme un vrai mur devant celui qui n’arrive pas à se résoudre à sa nouvelle condition d’ancien chef du gouvernement. Et cela s’est fait par le biais d’un illustre responsable de ce mouvement, et non des moindres ! Ahmed Raïssouni, en l’occurrence.
Celui-là n’est pas simplement ancien président du mouvement ; en effet, il avait été déchu de ses fonctions sous la pression de l’Etat, et accessoirement par son aile politique, le PJD, suite à ses écrits concernant la Commanderie des Croyants. Quoi qu’il en soit, Raïssouni demeure le Fkih du MUR. Et puisque le mouvement se veut de prédication, c’est le «doigt de Dieu» qui a donc coincé l’élu contre le mur, comme cela a été bien écrit et décrit par J.P. Sartre dans son drame «Le Diable et le Bon Dieu».
Raïssouni a stigmatisé Benkirane et son style, sans le nommer. Néanmoins, M’hammed Hilali, le vice président du mouvement l’a fait, réfutant purement et simplement, arguments à l’appui, la modification des statuts du PJD afin de permettre à Benkirane un troisième mandat à la tête du parti. Toujours est-il que «c’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur», selon les Chinois. Et par conséquent, Benkirane «voit mieux» le MUR, qu’il supposait acquis quand il avait « placé» son ancien directeur de cabinet à sa tête!
Bien avant la publication des deux articles de Raïssouni et de Hilali, Benkirane devait se méfier du silence du MUR. En effet, «par son silence, un mur peut révéler beaucoup de vérités», selon le grand poète feu Zhang Xianliang (Encore un chinois ! Mais qui est mieux placé pour parler des murs que les chinois, avec leur Grande Muraille?).
Suite à cette fronde du côté de la «jamaâ», Benkirane risque d’être sommé par les siens de partir, sans même lui rendre les honneurs. Sauf s’il se rétracte et cesse d’imputer la responsabilité de ses malheurs à un certain «diable», comme justement dans le drame de Sartre «Le Diable et le Bon Dieu», quand l’Archevêque, parlant au Banquier de son ennemi Conrad, dit «C’est mon vassal et il me devait obéissance. Mais le Diable lui a soufflé d’inciter les chevaliers à la révolte et de se mettre à leur tête». Sauf que dans ce drame de Benkirane, Conrad est méconnu, mais pour le moment, on peut l’assimiler au docteur Saâdeddine Elotmani qui est, hélas pour Benkirane, à la tête du gouvernement.
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Moussa Matrouf est journaliste et chroniqueur à Mowatine.com et Panorapost.com
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