Rétro n°4 : Khalfkaïen Khalfi, syndicalistes septuas, Hezbolisario, ministre de l’(a)culture,

Rétro n°4 : Khalfkaïen Khalfi, syndicalistes septuas, Hezbolisario, ministre de l’(a)culture,

La fadeur n’est pas passée, elle ne passera jamais…

Lundi. Pas grand-chose... Les Marocains boycottent trois produits, mais un en particulier, et s'en prennent à trois entreprises, dont une en particulier. le gouvernement et ses ministres sont aux abonnés absents. Seul leur chef tente désespérément de convaincre les syndicats d'accepter une petite aumône de 100 DH d'allocations familiales...

Mardi .C’est le 1er mai, les syndicats sont heureux, c’est la journée où ils renoncent à leur café et tabac, noirs tous les deux, pour s’en aller hurler liberté(s), salaires, droits, travail… des chefs syndicaux ayant dépassé de très loin la soixantaine luttent pour le maintien d’une retraite à 60 ans. Ils rejettent également une loi sur les syndicats, ce qui est très naturel et compréhensible : une telle loi les obligerait à rendre des comptes de leur gestion.

Le Hezbollah aide le Polisario, le Maroc l’apprend, le chef de notre diplomatie va à Téhéran, il demande des explications ; on ne lui en donne pas, et le Maroc rompt ses relations avec l’Iran. Jusque-là, pas de problèmes, car ainsi est la rude loi de la diplomatie internationale. Et tout le monde se met à répondre : le Hezbollah attaque le Maroc, l’Iran réagit avec mesure, mais réagit quand même. Les Algériens disent que le Maroc les met en cause « indirectement »… Réponse de Rabat : « non, non, détrompez-vous, amis Algériens, on vous met en cause directement ». Le chef Messahel gronde et boude, alors il songe à un 5ème mandat pour son président à vie toujours en vie.

Le parlement se saisit de la question du boycott. Le bruit de bottes du boycott a eu finalement raison du sommeil profond des élus. Et le gouvernement ? Il dort encore. Il est vrai qu’il est dirigé par un psychiatre, qui attend certainement que la crise passe pour administrer son traitement en traitant son administration sans maltraiter, si possible, ses ministres.

Mercredi. Nasser Bourita, le directeur commercial de Maroc, l’affirme et le réaffirme : « Nous avons des preuves indiscutables de la collusion entre Hezbollah et Polisario ». Certains les discutent, et demandent à voir ces preuves. Mais, Tudieu, pourquoi croit-on Nasrallah et l’Iran, pourquoi écoute-ton Messahel et ne croit-on pas à notre version ? Les photos satellites, c’est pas pour étaler en Une des journaux tout de même… Mais bon, tout cela se jouera sur le terrain, entre le Maroc et l’Iran, en Russie, en juin. Question : les joueurs se salueront-ils avant d’en découdre ?

Hervé Renard : « On rêve qu’un jour une équipe africaine se qualifie pour les demi-finales, et le rêve, on se l’attribue toujours un petit peu… ». On sait que l’espoir fait vivre et on sait aussi que le rêve nourrit l’espoir, alors rêvons pour vivre, et à défaut d’espérer une qualification à quelque chose, rêvons au moins de l’organisation du Mondial 2026. C’est plus réalisable qu’une demi-finale…

Les supporters enragés du Raja, en raison de la défaite de leur équipe à Oued Zem, sont de vrais patriotes. Ils ont attendu que la Task Force de la Fifa quitte nos murs pour montrer l’engouement des Marocains pour le football. Défaite 3-1, bus rajaoui caillassé, vitres fracassées, fair-play terrassé, civisme encrassé.

Jeudi. Le monde magique et magnifique de Donald Trump se porte bien… Résumons : le président américain dit ne jamais avoir eu de relations sexuelles avec l’actrice porno Stormy Daniels en 2006, mais l’avocat du milliardaire a payé le silence de la fille à 130.000 $, que Trump lui a remboursés, tout en disant n’être au courant de rien. Trump est milliardaire et président, pas philanthrope. On le voit mal distribuer 130.000 $ pour rien… Mais bon, ce n’était pas un viol, c’est déjà ça… Mais un coup, c’est connu, c’est si vite parti !

Mustapha el Khalfi est porte-parole du gouvernement, il est aussi chargé des Relations avec le parlement et, …, et… et la société civile ! Or, le boycott est conduit par la société civile. Et notre ministre, beau parleur, ne parle point. A ses yeux, la société civile se débrouille très bien toute seule, et cette autre société, si vile, ne mérite point qu’on lui cause, même pour les grandes causes, même à petites doses. Ce « n’est pas très clair », aurait-il pu dire, pour évoquer le silence du gouvernement, dont il n'est que le porte-parole.

Vendredi. Donald Trump dit que ce sont ses pressions qui ont conduit le jeune et irascible Nord Coréen Kim Jung Un, « Grand Soleil du 21ème Siècle », et par ailleurs « Génie des Génies des Sciences Militaires » à la table des négociations. Un porte-parole du « Maréchal de la République » a dit qu’il ne fallait pas dire ça, car « ça », c’est une provocation. Voilà un dialogue qui commence mal entre un chef excentrique et un leader excentré. On verra bien…

Samedi. Le ministère de la Culture envisage de protéger les sites et monuments culturels…  Il aura fallu que « certains journaux et médias électroniques d’informations », comme il dit, attirent son auguste et taiseuse attention sur les actes de vandalisme dont ces sites seraient l’objet. Mais il faut reconnaître que le ministère de la Culture n’a pas la culture de l’Histoire… L’actuel ministre de la Culture (et à sa décharge ses prédécesseurs aussi) ne cherche pas tant à entrer dans l’Histoire qu’à éviter les histoires.… Le tombeau de Youssef ben Tachfine, à Marrakech, sert toujours de sèche-linge aux lavandières, le site romain de Thamusida, près de Kenitra, n’a jamais autant mérité son statut de ruine… le fort Boyard marocain, face à Tarfaya, se meurt en silence.

Dimanche. Le PJD a des femmes et ces femmes ont élu leur cheffe. Il s’agit de Jamila Moussali, historienne et secrétaire d’Etat. Et ainsi, toute voile dehors, dans un froufrou de voiles et d’envolées oratoires, elle dévoile son programme : « défendre la femme ». On l’aurait deviné... Pour cela, elle sera assistée de noms connus : Soumia Benkhaldoune, ancienne ministre  démissionnée pour cause de seconde noce, Mimouna Aftati, épouse de son homme Abdelaziz, Rkia Ramid, sœur de son frère Mustapha, ministre des droits de l’Homme (et des femmes de sa famille), et d’autres encore, moins illustres… Selon la confidence d’une de ces femmes, Michel Sardou s’est décommandé à la dernière minute pour ce congrès de la Femme PJDiste où il devait chanter « être une femme »…

Aziz Boucetta

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