(Billet 17) - Le terrible lapsus de Salaheddine Mezouar

(Billet 17) - Le terrible lapsus de Salaheddine Mezouar

Cela fait huit mois que Salaheddine Mezouar est président de la CGEM et le moins que l’on puisse dire est que cette période fut (est toujours ?) tumultueuse, voire chaotique, à plus d’un égard. Depuis mai, M. Mezouar est passé par plusieurs phases, de l’insouciance à l’indifférence, puis d’une vague inquiétude à une entreprise de changement d’attitude.

Ce mercredi 23 janvier, le patron des patrons a donc pris sur lui – contre l’avis de son entourage, dit-on, mais on dit tellement de choses… – d’inviter les patrons de presse dans un palace de la place, pour leur délivrer sa bonne parole. Dans son allocution, le chef des chefs d’entreprises a déroulé son programme, exposé ses idées sur l’entreprise, présenté la doctrine arrêtée pour les futures Assises de la fiscalité… Il semblerait que l’homme sait ce qu’il veut et qu’il veut même s’imposer. Mais il y avait, tout de même une certaine gêne dans la salle… car lui et la vingtaine d’éditeurs conviés savaient que l’objectif unique et ultime de cette rencontre était de revenir sur les trois grands couacs qui ont fait grincer les dents, crisser les plumes et stresser le président. La maison CGEM se fissure et son patron a pris la truelle pour colmater, et non pour cimenter.

« Mea culpa » était le leitmotiv de cette intervention de M. Mezouar qui a reconnu son tort de ne point avoir communiqué sur le conseil d’administration pléthorique, sur les hics et les couacs du groupe parlementaire CGEM, et sur la démission d’Ahmed Rahhou. Et c’est là que le bât blesse et que M. Mezouar a étalé ses faiblesses.

Avec une mauvaise foi d’archevêque, il a donc chargé tous ses opposants, en réussissant la prouesse de n’en nommer aucun, mais tout le monde les a reconnus. Ainsi, Hakim Marrakchi serait un mauvais perdant revanchard… Miriem Bensalah aurait aussi eu un CA pléthorique, sauf que ça ne se voyait pas, ou que personne ne voulait le voir… Neïla Tazi serait animée d’ambitions personnelles et, désavouée par son groupe au parlement, elle aurait tout balancé aux médias… en revanche, toujours selon M. Mezouar, le chef du groupe Abdelilah Hifdi est un (vertueux) bourreau de travail qui gère (bien) son groupe parlementaire.

Ainsi, M. Mezouar aura délivré une bafouille, la larme à l’œil mais l’arme au poing, obtenant au final un résultat moins que moyen. Et c’est cet incroyable lapsus qui va tout révéler. Voulant en début de discours présenter ses condoléances à Neïla Tazi qui vient de perdre sa mère, il a dit ceci : « Nous irons tous chez elle pour lui présenter nos… excuses »… No comment.

Aziz Boucetta

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