Zoom n°29 : le nouveau désordre mondial !

Zoom n°29 : le nouveau désordre mondial !

 Dans de nombreux pays, l'insatisfaction à l'égard des gouvernements et des conditions de vie s'érode. Les raisons peuvent être différentes. Mais les vagues de manifestations qui n’épargnent aucun continent  ne peuvent être ignorées.

Au Chili, une augmentation du prix des billets de métro déclenche une rébellion: incendies, morts et blessés, le président Sebastián Piñera a dû annuler le sommet Asie-Pacifique en novembre et la Conférence mondiale sur les changements climatiques en décembre. Au Liban, une taxe sur les négociations sur WhatsApp provoque un soulèvement: des centaines de milliers de personnes descendent dans les rues, forçant le Premier ministre Saad Hariri à démissionner. Plus de 13 000 kilomètres séparent les capitales de Santiago et de Beyrouth, mais les mouvements de protestations des deux pays présentent des similitudes. Ici et là, une étincelle a suffi à allumer le feu de la révolte. Çà et là, les braises étaient alimentées année après année par la frustration et l'indignation: par-dessus les représentants du gouvernement qui s'emparaient des grandes sociétés au lieu de servir la population. La privatisation de l’Etat a aussi causé la chasse de Bouteflika au pouvoir avant que la chasse aux sorcières des oligarques algériens ne commence.

L’Equateur et la Bolivie ont vu leur gouvernement dissout alors que Emmanuel Macron résiste toujours aux gilets jaunes, jusqu’à quand, wait and see. En tout cas, la vague de répression inouïe des forces de l’ordre française n’a pas découragé les gilets jauges qui, pour leur anniversaire ont encore démontré leur détermination. Certains exigent la démission de Macron.

Pris financièrement à la gorge par les sanctions américaines, le gouvernement iranien s’est résolu à supprimer une partie des subventions sur les carburants. Mesure que la rue iranienne ne veut pas entendre et a procédé depuis vendredi soir à de violentes manifestations contre une hausse soudaine du prix de l'essence.

Sorti d’une stabilité assez précaire depuis la mort de Saddam Hussein, les contestations en cours en Irak ont fait des dizaines de morts et la fin semble si loin. Même scénario en Ethiopie où le premier ministre Abiy Ahmed tout juste Prix Nobel de la paix voit une vague de contestation avec déjà 67 personnes tuées dans des manifestations.

Depuis des semaines, des milliers de personnes à Hong Kong protestent pour la démocratie malgré la répression féroce de Pékin qui  avertit, usera de balles réelles. Pourtant les  scènes de protestation mondiales ne signifient pas que les manifestants ont partout les mêmes préoccupations ou sont inspirés par la même source.

Le constat est que la plupart des manifestations sont à caractère sociale,  contre la mauvaise gestion, la corruption et les inégalités sociales ou d’ordre démocratique et/ou politique. En Amérique latine, les inégalités sociales sont généralisées. La conséquences pour les dirigeants augmentent, plus la situation d'oppression est élevée. Et là où les élections sont manipulées et les demandes des partis ignorés, la rue devient l’arène. Mais la protestation ne peut être ignorée, même sous les auspices de tout le pouvoir de l'État. L'insatisfaction brise la piste mondiale.

Les peuples, particulièrement les jeunes exigent avec force et vigueur une nouvelle gouvernance de leur destin, social, politique et démocratique. Décidés, ils montrent en ce moment qu’ils ne plieront à aucune force, aucune loi encore moins dictateur. Un nouvel ordre est né, celui du désordre mondial.

Mouhamet Ndiongue

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