Vamonos a la Copa del Mundo 2030, hombres !, par Khalid Doumou
Aujourd'hui plus que jamais se pose au Maroc la question de l'investissement dans les infrastructures d'accueil touristiques, portuaires, sportives, culturelles et sociales.
La récente annonce par Sa Majesté Mohammed VI de la candidature conjointe du Maroc aux côtés de ses deux voisins nord-méditerranéens, l'Espagne et le Portugal, de la Coupe du monde 2030 à eu l'effet d'un séisme géopolitique d'envergure au sein des plus grandes instances de gouvernance du football mondial. En effet, le projet euro-méditerranéen et ses nombreuses ramifications économiques, culturelles et sociales africaines tombe à point nommé pour un pays émergent qui a prouvé sa résilience dans un continent qui connaît une véritable renaissance des points de vue humain et infrastructurel. Avec la reconnaissance du travail accompli par le Royaume du Maroc et celui du Rwanda à Kigali lors du 73e Congrès de la FIFA, ce fut un coup de maître de Sa Majesté que celui d'annoncer cette candidature qui a coïncidé avec la réélection de l'Italo-Suisse Gianni Infantino à la tête de l'instance de la FIFA jusqu'en 2027. La World Cup qui va passer lors de la prochaine édition à un quatrième format inédit de 48 sélections participantes depuis 1930 (16-24-32 puis 48), devrait en outre rapporter beaucoup plus d'argent à la FIFA avec 39 jours à jouer au lieu de 29 au Qatar. Pour ce qui est du centenaire de la World Cup en 2030, les 4 pays de l'Amérique du Sud (Chili, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont également présenté une candidature conjointe, tout comme celle pressentie et regroupant l'Arabie Saoudite, l'Égypte et la Grèce.
Après la World Cup 2026 devant se dérouler sur le continent nord-américain aux Etats-Unis, Mexique et Canada, attribuer la Coupe du monde à l'Amérique du Sud quatre ans plus tard me semblerait manquer beaucoup de fair-play sportif. Quand quatre continents s'intéressent à l'organisation d'un événement de cette envergure, la moindre des bienséances serait d'instaurer une rotation équitable pour tous les continents. Il est vrai que le Proche-Orient a connu un essor considérable ces dernières années, mais autoriser le triplet Arabie Saoudite, Égypte et Grèce à organiser la World Cup huit ans seulement après Qatar 2022 serait également sujet à caution et à de tumultueux débats sur le plan de la déontologie sportive.
C'est pour cela que cette candidature conjointe entre le Royaume chérifien et les deux pays formant la péninsule ibérique a été plus qu'inspirée. Il faut savoir que la Coupe du monde du Qatar a rapporté 7 milliards de dollars à la FIFA et que celle qui vient en 2026 devrait rapporter 11 milliards de dollars, du fait du passage de 32 à 48 nations participantes.
Sachant cela, il est évident que la candidature du trio méditerranéen a de quoi faire grincer certaines dents et froncer quelques sourcils.
Le chemin de la World Cup ne sera donc pas de tout repos pour le Maroc. La dernière épopée des Lions de l'Atlas a mis notre pays sous les feux des projecteurs et va, à n'en pas douter, nous créer de la sympathie, mais également de l'inimitié de la part de ceux qui jugent le Maroc comme leur ennemi stratégique. Le positionnement politique par rapport à la marocanité du Sahara a récemment servi à départager les vrais amis du Maroc, de ceux qui sont pour l'empêchement du retour à notre unité territoriale. L’Espagne qui a longtemps hésité à soutenir le plan d'autonomie du Sahara proposé par Rabat a fini par se rendre à la raison sous le gouvernement Sanchez. Ce choix de la raison espagnol a métamorphosé les relations diplomatiques des deux royaumes voisins. D'autres s'entêtent à vouloir soutenir le gouvernement fantoche de la RASD par tous les moyens possibles et imaginables. Ceux-là, se faisant, s'excluent de fait d'une entente cordiale avec Rabat qui trace son chemin vers un décollage économique sans précédent. La diplomatie parallèle du football est en train d'ériger un pont entre le nord de la Méditerranée et le pays d'Afrique du Nord le plus dynamique en matière d'investissements, et le plus triomphant en matière de résultats sur la scène footballistique africaine et mondiale.
L'élan économique impulsé grâce à la gouvernance bienveillante de Sa Majesté Mohammed VI en Afrique, et la réouverture du Maroc en tant que terre d'accueil, de tolérance et d'œcuménisme a fait des heureux mais également beaucoup d'envieux. Le Maroc a donc en ligne de mire un Mondial 100% méditerranéen qui fait renaître un nouveau paradigme euro-méditerranéen, lequel pourrait créer de nouveaux ponts entre la vieille Europe et un continent africain en pleine effervescence et en plein essor. Que Dieu nous donne donc le courage et la force de poursuivre notre œuvre unificatrice entre les deux rives d'une méditerranée qui n'a pas encore délivré toutes les promesses que l'on pouvait attendre d'elle. Cette terre de culture millénaire qu'est la Méditerranée est en train de renaître d'une longue période de tumultes et de fracas. La World Cup 2030 pourrait guérir cette région méditerranéenne de tous ses maux et de tous ses tracas. Nous devons donc œuvrer de concert avec l'Espagne et le Portugal pour que notre dossier de candidature si séduisant sur le papier ne laisse aucune chance aux différents opposants et détracteurs d'une Méditerranée ressuscitée, conquérante et lumineuse.
Yallah, vamonos a la Copa del Mundo 2030, hombres ! Avec de la discipline, du sérieux et la niya de 2022, tout est possible, soyons en sûrs !
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Khalid Doumou est ancien vice-président du KAC
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